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Chypre tente de rassurer sur l’état de sa dette

Chypre attend une ligne de crédit de 17,5 milliards d'euros

Chypre attend une ligne de crédit de 17,5 milliards d'euros - -

Le ministre des Finances chypriote avait annoncé, lundi 17 décembre, que l’Etat risquait de se retrouver en défaut de paiement "dans les jours à venir". Ce mardi, l’Etat déclare pouvoir faire face à ses besoins immédiats.

Chypre ne serait finalement pas en situation de défaut de paiement. Le pays a déclaré, ce mardi 18 décembre, avoir assez de financements pour faire face à ses besoins immédiats.

Hier, Christos Patsalides, ministre des Finances, avait annoncé que "si dans les jours à venir l'Etat ne peut pas obtenir 250 à 300 millions d'euros, alors l'Etat cessera d'honorer des paiements".

Le pays attend, en effet, une ligne de crédit de 17,5 milliards d'euros de la part des créanciers internationaux. Chypre n'a plus accès aux marchés internationaux de capitaux depuis plus d'un an et a dû se financer à des taux très élevés.

La troïka rassemblant l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, est en train d'examiner la demande chypriote d'aide européenne, qui doit être soumise à l'Eurogroupe le 21 janvier.

Une fois l'aide validée, il faudrait cependant encore plusieurs semaines avant que l'île méditerranéenne ne reçoive ses premiers versements.

Un audit indépendant est en cours afin de déterminer le montant de l'aide nécessaire pour recapitaliser les banques chypriotes, étranglées par leur exposition à la dette grecque. Le rapport n'est attendu que mi-janvier, et Chypre devra trouver des fonds ailleurs d'ici là.

Chypre a mis en place des mesures d'austérité

Selon la troïka, des avancées appréciables ont été effectuées, mais il reste encore des ajustements à faire, et la dette sera considérée comme viable ou non en fonction du montant que Chypre a besoin d'emprunter.

Nicosie a adopté une série de mesures d'austérité afin de réduire ses dépenses d'un milliard d'euro, à la demande de la troïka. Ce programme d'économies sur quatre ans représente 7,25% du Produit intérieur brut.

Le Parlement a approuvé des diminutions de salaires dans la fonction publique allant de 6,5% à 15,5%, un gel des augmentations de salaires indexées sur l'inflation jusque 2016, et une hausse des prélèvements d'urgence sur les salaires du privé et du public.

Les prestations sociales ont également été revues à la baisse, tandis que les taxes sur les cigarettes, l'alcool et l'essence ont été augmentées.

Chypre a demandé une aide européenne en juin, après que ses deux principales banques, très exposées à la crise grecque, ont appelé le gouvernement à l'aide car elles ne parvenaient pas à répondre aux exigences de solvabilité de l'UE.

La seconde plus grosse banque de l'île, Cyprus Popular Bank, a été nationalisée, le gouvernement ayant souscrit la majorité de l'augmentation de capital de 1,8 milliard d'euros lancée en juin.

BFMbusiness.com avec agences