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Comme la bourse de Paris, Wall Street clôture en forte baisse

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- - BRYAN R. SMITH / AFP

La Bourse de New York a accusé une forte chute ce vendredi, plombée par le retour des inquiétudes sur le ralentissement économique mondial après des statistiques européennes décevantes.

C'est la pire séance depuis le 3 janvier dernier. L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a lâché ce vendredi 1,77% à 25.502,32 points. Le Nasdaq a lui dévissé de 2,50% à 7.642,67 points, et l'indice élargi S&P 500 a abandonné 1,90% à 2.800,71 points. Une tendance qui suit celle du CAC 40 qui a perdu 2.03% ce vendredi, sa pire séance depuis le début de l'année.

« Les inquiétudes liées à l'économie mondiale sont de retour » a commenté Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management. Les investisseurs se sont particulièrement concentrés vendredi sur l'indice allemand qui mesure la croissance du secteur manufacturier, bien en-dessous des attentes des analystes, conséquence d'une forte baisse de la demande.

Des chiffres qui rappellent la fragilité de l'économie internationale, en proie au ralentissement en Chine et en Europe qui pourrait déteindre sur les Etats-Unis. Ces inquiétudes sur l'état de l'économie mondiale se reflétaient sur le marché obligataire américain. Le taux d'intérêt sur la dette américaine à 10 ans a chuté jusqu'à 2,416% vendredi, au plus bas depuis janvier 2018. Ce taux évolue généralement de pair avec les attentes sur la croissance et l'inflation aux Etats-Unis.

La dette américaine à 10 ans est traditionnellement privilégiée par les investisseurs lorsque le climat économique est incertain, ce qui a pour conséquence de faire monter le prix des bons du Trésor et de faire dans le même temps reculer son taux d'intérêt.

Le taux à 10 ans est même passé en dessous de celui sur la dette à trois mois. Le « spread » du trois mois à 10 ans est une des mesures préférées de la banque centrale américaine sur la courbe des taux. Une inversion de cette courbe est généralement considérée comme un signe précurseur de récession économique. Cette forme d'anomalie du marché a en effet précédé de quelques trimestres la quasi-totalité des récessions américaines ces dernières décennies.

« Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un signe de récession imminente aux Etats-Unis. C'est plutôt le signal que la croissance mondiale est en train de battre de l'aile », a observé Justin Lederer, stratégiste de taux pour Cantor Fitzgerald.

Le secteur bancaire, Nike et General Motors terminent dans le rouge

Parmi les valeurs du jour, le secteur bancaire a logiquement souffert de la baisse des rendements obligataires: Citigroup, Bank of America et JPMorgan ont perdu entre 3% et 4%.

L'équipementier sportif Nike est repassé dans le vert au troisième trimestre de son exercice décalé 2018/19, mais a déçu en ce qui concerne ses ventes en Amérique du Nord. Le titre a perdu 6,61%.

General Motors a pour sa part abandonné 2,44%. Critiqué pendant plusieurs jours par le président américain Donald Trump pour la fermeture d'une usine dans l'Etat de l'Ohio, GM a annoncé ce vendredi investir 1,8 milliard de dollars de plus aux Etats-Unis et créer 700 nouveaux emplois.

Le titre Boeing a quant à lui cédé 2,83%. Ralph Nader, avocat et homme politique américain, a appelé vendredi à la création d'une association de défense des intérêts des passagers aux Etats-Unis pour faire la lumière sur le Boeing 737 MAX, après les accidents de deux appareils.

Le joaillier Tiffany a lui annoncé vendredi des ventes annuelles décevantes en raison d'une faible demande lors des fêtes, liée à de moindres dépenses de touristes chinois, de clients européens et américains. Après avoir chuté juste avant l'ouverture, le titre s'est finalement ressaisi, grimpant de 3,15%.

Enfin la chaîne de pizzas américaine Papa John's a pris 6,21%. En difficulté depuis que son président John Schnatter a démissionné pour propos racistes, le groupe a nommé ce vendredi l'ex-star de la NBA Shaquille O'Neal membre de son conseil d'administration.

Les cours du pétrole ont eux terminé en baisse, plombés par des craintes pour la demande en raison du ralentissement de l'économie mondiale. Le WTI a perdu 94 cents, soit 1,57%, à 59,04 dollars le baril et le Brent a cédé 83 cents à 67,03 dollars. Les deux contrats de référence ont perdu jusqu'à plus de 2% en séance mais ont finalement réduit leurs pertes après l'annonce d'une baisse du nombre de forages aux Etats-Unis.

Sandrine Serais