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Comment limiter l'impact du coronavirus sur l'économie

Invitée sur BFM Business, Laurence Boone, cheffe économiste au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), est revenue sur les différents leviers que peuvent activer les gouvernements pour tenter de réduire l'impact du coronavirus sur l'économie.

Quelle politique faut-il déployer pour faire en sorte de limiter l'impact du coronavirus sur l'économie? La cheffe économiste de l'OCDE, qui était invitée sur BFM Business ce mardi, estime qu'il y a différentes mesures à prendre.

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Laurence Boone explique que les gouvernements peuvent tout d'abord, sur le volet de la santé, "s'assurer qu'il y a suffisamment de personnel, qu'ils sont suffisamment rémunérés, qu'ils sont suffisamment protégés".

"Ensuite, il y a soutenir les entreprises dans les secteurs où elles sont le plus affectées. Et ça, on connaît à peu près les secteurs: le tourisme, le loisir…", explique l'économiste. Laquelle précise que, dans le cas où cette épidémie perdurerait ou si elle avait "un impact significatif", il conviendrait de mettre en place "des plans de soutien budgétaires" et de "faire de l'investissement, de prévoir, de pouvoir faire de l'investissement pour soutenir l'activité économique".

Laurence Boone tient toutefois à le rappeler: "Au-delà de la tragédie humaine", le premier impact économique ce sont "les personnes qui ne peuvent plus travailler".

Un niveau de dettes déjà élevé

Mais que se passerait-il dans le cas où l'épidémie de coronavirus perdurerait? Faudrait-il s'attendre à une crise économique mondiale? La cheffe économiste de l'OCDE rappelle que la confiance reste un élément central. "On sait que le rôle de la confiance est crucial à la fois pour la bonne marche de l'économie et pour celle des marchés. Donc plus on va arriver à apporter la juste transparence et à maintenir la confiance dans le fait que l'on sait gérer ce genre de problème, plus on va arriver à gérer les questions économiques et financières après", détaille Laurence Boone.

"A nouveau, il y a deux choses qu'il faut garder en tête. La première c'est que l'on est effectivement dans une situation d'endettement élevé. (…) La seconde, c'est que l'on est dans une situation de soutien de la politique monétaire encore, partout dans le monde, qui est assez extraordinaire par rapport à d'autres épisodes de crise. Et notamment, on sait, les banques centrales savent, fournir de la liquidité au bon moment et elles ont une palette d'outils qui est quand même extraordinaire par rapport à ce que l'on avait il y a dix ans".

"Réfléchir à des soutiens budgétaires"

Reste, enfin, à savoir si les banques centrales n'auraient pas atteint les limites de ce qu'elles peuvent mettre en place pour soutenir l'économie mondiale. Pour Laurence Boone, il existe encore des marges de manoeuvre. La cheffe économiste insiste sur deux points. 

"Un, il ne faut jamais sous-estimer la créativité des banques centrales. (…) Et il y a encore beaucoup de choses que l'on peut faire. Ce qui est important dans ce type de phénomène économique, c'est aussi de s'assurer que les entreprises ne rencontrent pas de difficultés de paiement. (…) Et la seconde chose c'est que (…) la politique monétaire ne peut pas tout, qu'il faut qu'elle soit aidée de la politique budgétaire et qu'il faut, par ailleurs, (…) que dans le cadre du G20, ces choses-là se préparent" (…) Il "faut réfléchir à des soutiens budgétaires quand l'économie ralentit", conclut-elle.

JCH