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Commerce : l’UE et les USA vont négocier, la France peste

Les Etats-Unis et l'UE s'opposent depuis 14 ans sur la question des subventions accordées au secteur aéronautique.

Les Etats-Unis et l'UE s'opposent depuis 14 ans sur la question des subventions accordées au secteur aéronautique. - AFP

Le premier objectif pour l’Union européenne est d’obtenir une baisse des droits de douane sur les produits industriels exportés, notamment les automobiles au centre des tensions.

Alors que les très longues négociations commerciales avec la Chine semblent s’achever et que celles avec le Japon vont débuter, les Etats-Unis vont entamer un nouveau round de discussions avec l’Union européenne. Discussions qui s’annoncent toujours aussi délicates.

Les contentieux sont en effet nombreux, notamment avec la France à cause du dossier Airbus/Boeing mais aussi parce que les Etats-Unis ont décidé unilatéralement de se retirer de l’accord de Paris sur le climat. D’ailleurs, le gouvernement a tenté de bloqué l’ouverture de ces négociations globales à cause de ces points. Ou encore avec l'Allemagne sur l'épineux dossier des importations automobiles.

Mais les Etats membres de l'Union ont finalement donné leur accord définitif à l'ouverture des échanges, à une écrasante majorité. Seule la France a voté contre, tandis que la Belgique s'est abstenue. Dans ce vote, l’unanimité n’est pas requise.

Concrètement, la Commission, qui coordonne la politique commerciale des Vingt-Huit, a deux objectifs : obtenir une baisse des droits de douane sur les produits industriels, et faciliter la tâche des entreprises qui doivent démontrer que leurs produits respectent les normes européennes ou américaines.

L’Agriculture pas concernée

La France a néanmoins obtenu de la Commission que les droits de douane et autres barrières commerciales dans le domaine de l'agriculture, ne soient pas inclus dans ces négociations.

L’Allemagne n’a pas la même position et entend au contraire accélérer ces discussions afin d’éviter que Washington mette ses menaces à exécution concernant l’augmentation des droits de douane sur les importations d’automobiles, au cœur de l’économie allemande mais aussi européenne.

Les exportations de voitures et de pièces détachées par les constructeurs allemands Volkswagen, Daimler, maison mère de Mercedes, et BMW représentent plus de la moitié de l'ensemble des exportations européennes dans ce secteur.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait réussi à conclure une trêve avec le président américain à ce sujet en juillet dernier, mais Donald Trump a récemment montré de nouveaux signes d'impatience.

La Commission européenne compte commencer à discuter avec Washington dès que les Etats-Unis auront adopté leur mandat de négociation, dans l'espoir d'arriver à un accord avant la fin de son mandat, c'est-à-dire le 31 octobre.

Si les négociations vont à leur terme, Bruxelles anticipe une augmentation des échanges transatlantiques d'un peu moins de 10% d'ici 2033 dans les secteurs concernés, ce qui correspond à 53 milliards d'euros.

la rédaction