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Commerce: l'OMC conclut un accord "historique"

L'accord de Bali est aussi une victoire personnelle de Roberto Azevedo (à gauche), le nouveau directeur général de l'OMC

L'accord de Bali est aussi une victoire personnelle de Roberto Azevedo (à gauche), le nouveau directeur général de l'OMC - -

L'Organisation mondiale du commerce a bouclé la réunion ministérielle de Bali, samedi 7 décembre, par un accord inédit sur la libéralisation des échanges commerciaux. Une victoire pour l'institution, qui assure ainsi sa survie.

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a assuré sa survie. Après bien des retournements, un accord "historique", le premier signé depuis la création de l'organisation en 1995, a en effet été trouvé à Bali, samedi 7 décembre.

"Pour la première fois de son histoire, l'OMC a vraiment tenu ses promesses", a lancé le directeur général de l'organisation, le Brésilien Roberto Azevedo, juste après l'approbation officielle du texte par les ministres des 159 Etats-membres.

"Nous avons remis le mot 'mondial' dans l'Organisation mondiale du commerce. J'en suis très fier", a-t-il ajouté, avant de devoir marqué une longue pause pour retenir ses larmes.

Il a, en outre, estimé que l'accord de Bali était un "pas important" vers la réalisation du vaste programme de libéralisation des échanges commerciaux lancé en 2001à Doha (Qatar), mais resté jusqu'à présent lettre morte.

Un ensemble de mesures a minima

L'accord de Bali ne représente pourtant que moins de 10% du vaste programme de réformes lancé à Doha.

Ensemble de mesures a minima surnommé un "Doha light", il concerne trois volets : l'agriculture (avec un engagement renouvelé à réduire les subventions à l'export), l'aide au développement (prévoyant une exemption accrue des droits de douane aux produits provenant des pays les moins avancés) et la "facilitation des échanges", qui ambitionne de réduire la bureaucratie aux frontières.

L'OMC a évalué à 1.000 milliards de dollars la richesse que "le paquet de Bali" permettra de créer, avec à la clef des millions d'emplois.

La conclusion heureuse de la ministérielle représente également une victoire personnelle pour le nouveau directeur général de l'OMC, Roberto Azevedo. Le Brésilien a pris les rênes de l'Organisation en septembre avec l'ambition de faire mieux que son prédécesseur Pascal Lamy en réussissant là où le Français avait échoué: faire avancer le cycle de Doha.

Un accord à l'arraché

L'accord de Bali a été atteint à l'arraché, après une série de retournements qui ont fait croire à plusieurs reprises que tout espoir d'entente était perdue.

L'Inde a d'abord marqué son opposition, exigeant de pouvoir accroître ses subventions agricoles, avant de finalement accepter un compromis de dernière minute.
Puis, alors qu'un accord semblait en vue, Cuba, le Nicaragua, la Bolivie et le Venezuela ont soudainement fait irruption dans les discussions, rejetant fermement le projet d'accord duquel avait été retiré une référence à l'embargo américain contre Cuba.

Finalement, samedi en milieu de matinée, un accord global était arraché. Premier accord dans l'histoire de l'OMC, ce n'est toutefois pas le premier dans la longue marche vers la libéralisation des échanges commerciaux.

Y. D .avec AFP