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Commerce : Trump souffle le chaud et le froid

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- - MANDEL NGAN / AFP

Le président américain promet de nouveaux droits de douane, mais moins importants qu'auparavant, si jamais un accord n'est pas trouvé avec la Chine. Il critique également l'Allemagne avant l'ouverture du G20.

Juste avant de partir au sommet du G20 au Japon, le président américain Donald Trump a renouvelé ce mercredi ses mises en garde à la Chine. Pékin, a-t-il assuré, a un besoin aigu de signer un accord commercial avec les Etats-Unis parce que l'économie du géant asiatique s'affaiblit selon lui. "L'économie de la Chine s'effondre, ils veulent un accord", a affirmé M. Trump dans un entretien à la chaîne Fox Business Network, même si les statistiques publiées par la deuxième économie mondiale ne montrent pas un tel affaissement.

Dans le même temps, Donald Trump a jugé "absolument possible" un accord avec Pékin. Et dans l'éventualité, malgré tout, d'un nouveau blocage, le président américain précise qu'il imposerait des taxes supplémentaires mais de 10% et non plus 25% comme envisagé précédemment.

Le maître de la Maison Blanche rencontrera samedi son homologue chinois Xi Jinping, au deuxième jour et en marge du sommet tenu à Osaka. Dans cette interview téléphonique à bâtons rompus avec Fox Business, M. Trump a aussi affirmé que le Vietnam était "pire" que la Chine en matière d'échanges commerciaux.

L'Allemagne, partenaire "défaillant"

Donald Trump s'en est également pris à l'Allemagne, accusant cet allié, membre de l'Otan, de profiter des Etats-Unis en étant mauvaise payeuse. Berlin est un partenaire "défaillant", a asséné le président américain, reprenant un de ses thèmes récurrents, qui a contribué à altérer les relations entre Washington et ses partenaires d'Europe occidentale. "L'Allemagne verse des milliards et des milliards de dollars à la Russie pour son énergie et malgré cela nous sommes censés protéger l'Allemagne", s'est emporté M. Trump. Il doit rencontrer à Osaka la chancelière allemande Angela Merkel.

Le président américain retrouvera les grands argentiers de la planète en fin de semaine au G20 d'Osaka, dans un climat chauffé à blanc par la lutte sino-américaine pour la domination économique mondiale et les tensions actuelles avec l'Iran. Tout comme Téhéran, M. Trump a dit ce mercredi espérer qu'il n'y aurait pas de guerre. Mais, a-t-il averti, si cela devait arriver, les Etats-Unis seraient en position de force et un éventuel conflit "ne durerait pas très longtemps".

Nouvelles critiques contre Jerome Powell

Une interview à Fox Business ponctée, comme souvent, par une critique de la politique monétaire menée par la Fed et par son président Jerome Powell. Donald Trump a notamment encensé le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi pour mieux critiquer Jerome Powell, auquel il reproche de brider l'économie et la Bourse. "On devrait avoir Draghi à la place de cette personne de la Fed", a-t-il lancé.

Le président américain a réaffirmé que sans les hausses de taux d'intérêt de la Fed et l'assèchement progressif du programme massif de stimulation de l'économie lancé pendant la crise financière, l'économie américaine pourrait atteindre 4%, voire 5% de croissance --une envolée contestée par nombre d'économistes-- et des indices boursiers beaucoup plus élevés.

M. Trump a estimé que ses demandes répétées d'une baisse des taux, malgré une économie qui a affiché encore un taux de croissance de plus de 3% au premier trimestre et un taux de chômage de seulement 3,6%, se justifiaient parce qu'il souhaite "rembourser la dette".

"C'est grâce à moi qu'il est là et il veut montrer qu'il est un dur. Qu'il nous montre qu'il est un dur, mais il ne fait pas un bon boulot!", a assené le président.

Fabien Chamblanc avec AFP