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Concurrence : Vestager met en garde contre une réforme des règles des fusions

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- - Patricia de Melo Moreira - AFP

La Commissaire européenne à la Concurrence a justifié, dans le Financial Times, son opposition au rapprochement entre Alstom et Siemens.

Paris et Berlin n’en finissent pas de ruminer. Le 6 février dernier, la Commission européenne mettait son véto à la fusion programmée entre Alstom et Siemens, douchant les espoirs franco-allemands de voir émerger un « Airbus du rail ». Une décision très critiquée par les gouvernements mais totalement assumée par la Danoise Margrethe Vestager, Commissaire européenne à la Concurrence.

Interrogée par le Financial Times, elle met désormais en garde contre les représailles de Paris et Berlin qui souhaitent revoir les règles des fusions dans l’Union européenne. « Nous devons être bien conscients des conséquences » a-t-elle insisté, rappelant que cela pourrait aboutir à la création de situations de quasi-monopoles avec le risque d’une montée des prix pour les consommateurs.

Des propositions à la fin du mois

Reste que la Commissaire s’est désormais positionnée pour « pour une approche plus nuancée et plus pragmatique » de la politique de concurrence en Europe, en reconnaissant que le protectionnisme chinois et américain était « quelque chose d'asymétrique » par rapport au modèle européen. Mais selon elle, il s’agit de mieux contrôler les investissements étrangers dans les secteurs stratégiques.

De leur côté, Paris et Berlin souhaitent disposer d'un droit de recours sur les décisions prises par la Commission européenne en matière de concurrence. Une autre solution serait de donner à Bruxelles un pouvoir de contrôle, obligeant la nouvelle entreprise à ajuster le tir pour éviter un déséquilibre de la concurrence. Des propositions devraient être apportées à la fin du mois.