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Conflit Airbus-Boeing: l'UE "n'a pas d'autres choix" que de riposter aux sanctions américaines

Aris Oikonomou / AFP

Aris Oikonomou / AFP - -

La commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström a promis une riposte "en temps voulu". Probablement lorsque l'OMC donnera à son tour son feu vert pour des sanctions européennes.

L'Union européenne prépare sa riposte. Alors que les Etats-Unis ont imposé vendredi des sanctions douanières contre les produits européens, dans le cadre du conflit entre Airbus et Boeing, Bruxelles a immédiatement annoncé des représailles à venir, par la voix de la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström.

Cette hausse des droits de douane américains contre des marchandises européennes d'une valeur de 7,5 milliards de dollars intervient quatre jours après le feu vert définitif de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à des sanctions de Wahsington contre l'UE, en représailles aux subventions accordées à l'avionneur européen Airbus.

"Des dommages très importants"

"Regrettant" cette décision, Cecilia Malmström a estimé vendredi que l'UE n'a "pas d'autre choix" que des répondre en retour, même si elle a regretté cette situation. "L'imposition réciproque de sanctions douanières ne sert les intérêts à long terme de personne", a-t-elle remarqué dans un communiqué.

"Elle provoquera des dommages très importants dans la production aéronautique aux États-Unis et dans l'UE et entraînera des dégâts collatéraux dans de nombreux autres secteurs déjà touchés par les tensions commerciales actuelles", a ajouté la commissaire européenne au Commerce.

Pour autant, la riposte européenne devra, elle aussi, s'inscrire dans le cadre très strict de l'OMC. Si Airbus a été condamné ce mois-ci, il apparaît probable que Boeing subisse le même sort, probablement au printemps prochain. Ce sera alors au tour de l'Union européenne d'annoncer ses propres hausses des droits de douane sur des produits ciblés.

Une rencontre Le Maire / Lighthizer

Mercredi, Donald Trump s'en est encore une fois pris aux Européens, qui se comportent selon lui de façon injuste en érigeant des "barrières énormes" contre les importations américaines dans l'UE. Il n'a toutefois pas fermé la porte à un accord entre les deux parties qui permettrait de mettre un terme au conflit.

Dans la ligne de mire des Américains: les avions du constructeur Airbus, fabriqués essentiellement dans les usines du Royaume-Uni, de la France, d'Espagne et d'Allemagne, qui coûteront dorénavant 10% de plus quand ils seront importés aux Etats-Unis. Mais les vins européens sont également dans le collimateur du président américain, avec une taxe de 25%.

À Washington, une rencontre entre le ministre français des Finances Bruno Le Maire et Robert Lighthizer, le représentant américain au Commerce (USTR) et négociateur en chef pour les Etats-Unis, est prévue ce vendredi.

Les Européens craignent avant tout que Donald Trump poursuive sur sa lancée et impose mi-novembre des droits de douane plus élevés sur les voitures européennes. Ce qui affecterait particulièrement le secteur automobile allemand, déjà à la peine, même si la fraction des véhicules de Volkswagen ou BMW construits aux Etats-Unis échappera à la surtaxe douanière.

Thomas Leroy, avec l'AFP