Coronavirus: il va falloir débloquer "jusqu'à 3% de PIB" pour relancer l'économie
Le pire est-il encore à venir? Face à la crise mondiale engendrée par le coronavirus, les marchés sont en ébullition, les économies patinent et les pays prennent, tour à tour, des décisions drastiques pour tenter d'enrayer le risque sanitaire.
Mais Christophe Barraud, chef économiste au sein de Market Securities, qui était invité dans Good Morning Business ce vendredi, est clair. Il importe aujourd'hui de déployer d'importants moyens financiers pour éviter que le choc économique ne se révèle d'autant plus lourd à supporter. D'autant que les choses ne vont pas dans le sens d'une accalmie. Il y a, quinze jours, le meilleur prévisionniste du monde tablait sur une croissance mondiale à 2,6% en 2020. Sa prévision tombe désormais à 2%.
Jusqu'à 3% de PIB pour relancer l'économie?
Selon lui, le choc économique que connaît actuellement le monde pourrait s'avérer d'autant plus lourd à supporter si venait s'ajouter à ce "séisme" une autre problématique de taille: un défaut de confiance. "Il y a besoin de recréer un socle de confiance. Alors c'est bien de l'avoir fait sur la France avec le décalage des charges. Je pense que c'est extrêmement bien pour les chefs d'entreprise. Après maintenant, il faut un signal beaucoup plus large", explique le chef économiste
D'après lui, il est absolument nécessaire de se coordonner au niveau européen en mettant notamment sur la table des moyens financiers suffisants. "Il faudrait se coordonner, dire, 'on est prêt à mettre 1, 2, 3% de PIB en termes de stimulus. (…) On doit aller jusqu'à 3% (…) Il faut viser trois pour essayer d'avoir deux", insiste-t-il.
"On peut tout imaginer"
Et pour réussir à débloquer ces fonds, il peut s'avérer judicieux selon lui d'activer un certain nombre de leviers. "Ça peut être des baisses d'impôts, de l'investissement dans les infrastructures la deuxième partie de l'année. Ça peut être des incitations fiscales pour les ménages à dépenser plus dans le tourisme, (…) ça peut être des heures supplémentaires défiscalisées. Enfin, on peut tout imaginer", détaille Christophe Barraud.
Lequel invite enfin les pays à mettre en place un "stimulus coordonné maintenant". D'autant que les taux d'intérêt sont historiquement bas. "Ça va au-delà en fait de la nécessité de réguler l'économie et de la sauver", poursuit l'économiste pour qui il convient désormais avant tout d'envoyer un "signal à long terme sur l'Europe".