Coronavirus: Margrethe Vestager envisage que les entreprises ne paient pas d'impôts pendant un mois
A crise exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Au lendemain d'une réunion organisée à distance entre les dirigeants des 27 États-membres de l’Union européenne, la vice-présidente de la Commission appelle les pays européens à optimiser leur coordination.
Objectifs affichés: leur permettre de mieux soutenir leurs économies respectives et donner aux PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) la possibilité de limiter les répercussions du coronavirus sur leurs activités.
Quels outils pour éviter le choc?
En duplex de Bruxelles dans Good Morning Business ce mercredi, Margrethe Vestager explique que la Commission peut déployer un certain nombre d'outils et d'instruments pour parvenir à cette fin. Tout comme les gouvernements des Etats membres.
"Le plus important c'est de faire en sorte que les entreprises – même si elles voient leurs affaires baisser – puissent subir le choc, attendre que la situation se stabilise", insiste-t-elle.
"Tout ce que nous faisons en ce moment consiste à voir comment contenir et comment soutenir (les pays, NDLR). Il y a des dispositions du traité qui permettent de faire face à la situation en Italie, pour le reste de l'Europe également. (…) On peut dire par exemple aux entreprises qu'elles n'auront pas besoin de payer leurs impôts le mois prochain, qu'elles n'ont pas besoin de payer la TVA du mois à venir. Nous pouvons faire en sorte qu'elles aient des liquidités pour le mois à venir", explique Margrethe Vestager.
Et de poursuivre: "Nous avons des procédures d'urgence. Ce qui veut dire que si l'on a besoin de prendre des décisions, nous pouvons les prendre très vite".
Plus de souplesse budgétaire
La commissaire européenne a également abordé la question des déficits publics, surveillés de près à Bruxelles. Sur ce point, et compte tenu du contexte, Margrethe Vestager concède que lorsque les entreprises ont besoin d'espace fiscal, la Commission "est ici pour le permettre". Dit autrement, la Commission devrait faire preuve de souplesse sur les déficits publics.
Et d'ajouter: "Nous sommes ici pour voir également si les fonds structurels sont utilisés, s'ils peuvent servir à certains pays, s'ils disposent de fonds inutilisés. Ceci afin de répondre à la crise. Parce que clairement les deux doivent aller ensemble. C'est-à-dire qu'il faut pouvoir dépenser. Encore faut-il avoir les moyens de dépenser", souligne la vice-présidente.