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Coronavirus: pourquoi il est encore difficile de prédire les conséquences économiques

Jean-François Di Meglio, président d'Asia Centre, était l'invité de BFM Business. Il est revenu sur les conséquences économiques, pour la Chine et le monde, de la propagation du coronavirus.

Le coronavirus menace-t-il l'économie chinoise et, par conséquence, mondiale? Le pétrole est en chute libre et la Bourse de Shanghai dégringole. "Quand vous regardez les Bourses (…), quand vous regardez les cours du pétrole (…), c'est comme si on avait des capteurs sur l'économie globale, et tout de suite ces capteurs vont vous dire 'ça va mal'. Cela dit, c'est des capteurs à très court terme (…). Ce n'est pas l'économie réelle. L'économie réelle, elle va souffrir, certainement, en fonction de la durée des ruptures d'approvisionnement", estime Jean-François Di Meglio, président d'Asia Centre, qui était invité sur BFM Business ce mardi.

Si la croissance du PIB chinois ralentit, "ça veut dire effectivement qu'il y a un certain nombre d'approvisionnements qui auront été en rupture de stock. Il y a deux réponses à ça : les délocalisations, qui ont déjà commencées vers l'Asie du Sud-Est, et effectivement un ralentissement de l'économie mondiale", observe-t-il. "On est dans l'instant dans l'observation de ce phénomène. C'est très différent, par exemple, de la guerre commerciale. La guerre commerciale on arrivait à avoir des tendances. La prédiction est forcément beaucoup plus difficile", nuance-t-il néanmoins.

Activation des plans B

"On n'a pas affaire non plus à des acteurs économiques qui ne planifient pas. Toute entreprise a des plans de contingence qui nous disent : 'qu'est-ce qui se passe si mon approvisionnement chinois est en rupture de stock?' (…). Dans ces (plans de contingence) vous avez 'comment est-ce qu'on va reporter les approvisionnements venant de Chine'. Ce n'est pas impossible", poursuit Jean-François Di Meglio. "Aujourd'hui, je pense qu'on en est surtout à faire tourner des plans de contingence, à faire tourner aussi des alternatives", assure-t-il.

Jérémy Bruno