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Corruption : Finmeccanica dans la tourmente

Giuseppe Orsi, le patron du deuxième plus gros industriel italien, a été arrêté ce mardi dans le cadre d'une affaire de corruption

Giuseppe Orsi, le patron du deuxième plus gros industriel italien, a été arrêté ce mardi dans le cadre d'une affaire de corruption - -

L’un des principaux groupes industriels italiens est empêtré dans un scandale de pots-de-vin dans le cadre d'un contrat de vente d’hélicoptères à l’Inde. Le patron du groupe a été arrêté ce mardi 12 février.

Corruption internationale, extorsion de fonds et enrichissement personnel : voilà les faits reprochés au patron de Finmeccanica et à celui de sa filiale, AgustaWestland… Le premier, Giuseppe Orsi, a été arrêté mardi 12 février, et un mandat d’arrêt a été émis contre le second, Bruno Spagnolini.

La justice les soupçonne d’avoir versé des pots-de-vin à des membres du gouvernement indien pour décrocher un vaste contrat de vente d’hélicoptères. Il s’agit de 12 AgustaWestland, un contrat de 560 millions d’euros. Le montant soupçonné des retrocommissions s'élève lui, à 550 000 euros selon les autorités indiennes. Soit 10% du total.

Une affaire politique

New Dehli a d’ailleurs lancé sa propre enquête et se réserve la possibilité d’annuler le contrat passé avec l’industriel italien. L’affaire prend donc une tournure internationale, mais également politique.

L’Etat italien est en effet le principal actionnaire de Finmeccanica, avec 30,2% de son capital. Giuseppe Orsi, dont la nomination en 2011 avait été soutenue par les partenaires politiques de Silvio Berlusco, a beau démentir la moindre malversation, son avenir est scellé.

Deux semaines avant la tenue des élections législatives, l’actuel chef du gouvernement, Mario Monti, a assuré qu’il s’occuperait des "problèmes de gouvernance chez Finmeccanica".

A deux jours d’une visite officielle de François Hollande à New Dehli, l’affaire Finmeccanica est peut-être l’occasion pour la France de placer quelques Eurocopter, en plus des rafales...

Le titre de l'encadré ici

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L’Inde et les scandales de corruption

> Décembre 2012 : Le ministre des télécommunications est impliqué dans le plus gros scandale de corruption de l'histoire du pays : une fraude de 30 milliards d'euros autour de l'attribution des fréquences de téléphonie mobile.

> Novembre 2012 : L'armateur français Louis Dreyfus est contraint d'abandonner son implantation dans le port de Calcutta, plombé par les activités frauduleuses d'une société indienne concurrente, connue pour ses liens avec des politiques locaux.

> Août 2012 : le Premier ministre indien est soupçonné de corruption au moment de la libéralisation du secteur minier : il aurait attribué des gisements à des groupes privés sans enchères préalables.

> Novembre 2011 : Walmart suspend plusieurs de ses employés soupçonnés d'avoir versé des pots de vin à des fonctionnaires pour obtenir les permis pour implanter l’enseigne dans le pays.

Nina Godart et avec agences (texte) et Simon Tenenbaum (encadré)