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Crise économique: les chutes vertigineuses des PIB européens au deuxième trimestre

En Espagne, la chute est aussi brutale avec un effondrement de son Produit intérieur brut (PIB) de 18,5% par rapport au précédent.

En Espagne, la chute est aussi brutale avec un effondrement de son Produit intérieur brut (PIB) de 18,5% par rapport au précédent. - PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

La zone euro a vu son PIB reculer de 12,1% sur la période d'avril à juin. Une chute historique qui cache certaines disparités européennes. L'Italie, la France et l'Espagne ont particulièrement soufferts.

Le deuxième trimestre 2020 restera dans l'histoire pour ses chiffres économiques impressionnants. A commencer par ceux de la croissance, ou plutôt de la décroissance, des différents pays. L'Europe a été touchée de plein de fouet, en témoigne les estimations du PIB pour le deuxième trimestre qui s'égrainent depuis le début de la semaine.

Ce vendredi, Eurostat a rendu sa sentence: recul historique de 12,1% du PIB de la zone euro au deuxième trimestre. Il s’agit "de loin" du recul le plus important "depuis le début des séries temporelles en 1995", souligne dans son communiqué Eurostat, qui précise que cette estimation "préliminaire" est basée "sur des sources de données incomplètes" et fera l’objet de révisions.

La France n'a évidemment pas été épargnée par cette crise. Le pays a ainsi connu un plongeon historique de son PIB au deuxième trimestre: -13,8%, soit le plus fort recul de son activité depuis au moins 1949. C'est bien simple, depuis qu'il mesure l'activité économique française de façon trimestrielle, jamais l'Institut national des statistiques n'avait enregistré pareil effondrement.

L'Italie souffre

Ce chiffre, aussi impressionnant soit-il, reste pourtant en deçà des projections des prévisionnistes qui tablaient sur une chute de -17% du PIB pour la période avril à juin. Evidemment, "cette première estimation reste fragile et elle est susceptible d'être révisée, davantage qu'à l'accoutumée, dans les prochaines publications des comptes trimestriels", a souligné l'Insee.

De son côté, l'Italie affiche une chute de 12,4% au deuxième trimestre. Moins que la France, mais l'Italie partait de plus bas avant même le début de la crise. Comparé au deuxième trimestre 2019, le plongeon de la troisième économie de la zone euro est encore plus vertigineux, à -17,3%. La péninsule devrait subir cette année sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale, avec un plongeon du PIB estimé, selon les experts et les scénarios, entre 8 et 14%.

L'Espagne continue de creuser

En Espagne, la chute est aussi brutale avec un effondrement de son Produit intérieur brut (PIB) de 18,5% par rapport au précédent. Le secteur du commerce, des transports et de l'hôtellerie a été frappé de plein fouet, avec une chute de 40% de sa production de richesse par rapport au trimestre précédent. Le tourisme, pilier de l'économie espagnole avec 12% du PIB, a été aussi très durement touché, avec un recul de 60% de ses revenus par rapport au deuxième trimestre 2019.

Au Portugal, le PIB a reculé de 14,1%. En glissement annuel, le PIB "s'est contracté de 16,5%, après une réduction de 2,3% le trimestre précédent", précise l'Institut national des statistiques.

Plus tôt dans la semaine, l'Allemagne avait enregistré une baisse de 10,1% de son PIB au deuxième trimestre. Le choc de la pandémie a "mis en cendre presque dix ans de croissance" allemande, résume Florian Hense, économiste chez Berenberg pour l'AFP.

Thomas Leroy avec l'AFP