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David Cameron à la tête d'une coalition avec le Lib-Dem

Le nouveau Premier ministre David Cameron prend la parole avant de faire son entrée au 10, Downing Street. Son gouvernement de coalition réservera cinq places aux libéraux-démocrates, dont le poste de vice-Premier ministre à son chef, Nick Clegg. /Photo p

Le nouveau Premier ministre David Cameron prend la parole avant de faire son entrée au 10, Downing Street. Son gouvernement de coalition réservera cinq places aux libéraux-démocrates, dont le poste de vice-Premier ministre à son chef, Nick Clegg. /Photo p - -

par Keith Weir et Tim Castle LONDRES - Le conservateur David Cameron a pris mardi soir la tête d'une coalition gouvernementale en Grande-Bretagne...

par Keith Weir et Tim Castle

LONDRES (Reuters) - Le conservateur David Cameron a pris mardi soir la tête d'une coalition gouvernementale en Grande-Bretagne après être parvenu à un accord de partage du pouvoir avec les libéraux-démocrates de Nick Clegg.

Clegg, dont le parti avait été promu au rang de faiseur de gouvernement à l'issue des élections législatives du 6 mai, devient vice-Premier ministre dans le cadre de cet accord, qui réserve au total cinq portefeuilles au LibDem.

David Cameron, qui à 43 ans devient le plus jeune Premier ministre en près de 200 ans, succède à Gordon Brown. Le leader travailliste a démissionné après avoir constaté son incapacité à conserver le pouvoir, mettant fin à treize ans de règne du Labour.

Arrivés en tête du scrutin devant les travaillistes, les conservateurs n'avaient pas obtenu de majorité absolue et avaient engagé d'intenses négociations pour obtenir se rallier le Parti libéral-démocrate.

Les députés libéraux-démocrates ont approuvé l'accord passé avec les Tories aux premières heures mercredi, levant le dernier obstacle à la formation du premier gouvernement de coalition en Grande-Bretagne depuis 1945.

"Hourra", s'est exclamé l'ancien leader libéral-démocrate Paddy Ashdown à l'issue de la réunion de son parti.

Nick Clegg s'est voulu optimiste: "Il y aura évidemment des problèmes, il y aura évidemment des pépins. Mais je ferai de mon mieux pour prouver qu'une nouvelle politique n'est pas seulement possible, mais qu'elle est aussi meilleure", a-t-il dit à la presse.

David Cameron avait assuré plus tôt, lors de son premier discours de Premier ministre, que lui et Nick Clegg étaient prêts à mettre leurs divergences de côté pour travailler dans l'intérêt du pays.

"Ce sera un travail dur et difficile. Une coalition posera toutes sortes de défis. Mais je crois qu'ensemble, nous pouvons donner au pays le gouvernement fort et stable dont il a besoin", a-t-il dit, accompagné par sa femme Samantha, enceinte.

Ce gouvernement, a-t-il souligné, aura pour mission de regagner la confiance des Britanniques, dont la perception des responsables politiques a été grandement altérée par le scandale des notes de frais des parlementaires l'année dernière.

BROWN SOUHAITE "BONNE CHANCE"

Il héritera surtout d'un déficit record, de plus de 11% du PIB, dont la réduction devrait être son chantier prioritaire. Cameron a nommé George Osborne, porte-parole du Parti conservateur sur les questions économiques, comme chancelier de l'Echiquier, indique-t-on de source au fait des discussions.

Une source au sein des Tories précise que les deux partis sont convenus d'accélérer significativement la réduction du déficit en se focalisant sur une baisse des dépenses publiques plutôt que sur une hausse des impôts.

La perspective d'un accord imminent en fin d'après-midi a suffi à la Bourse de Londres pour se redresser, de même que la livre sterling, les marchés supportant mal la prolongation des incertitudes des derniers jours.

Alors que la composition exacte du gouvernement reste floue, une source conservatrice a indiqué que le poste de ministre des Affaires étrangères reviendrait à William Hague, un ancien leader conservateur qui fut l'un des principaux négociateurs avec les libéraux-démocrates.

La nomination de Cameron a été rendue possible par la démission de Gordon Brown qui a constaté son impossibilité de gouverner et a aussi quitté la tête de son parti.

"Je souhaite au prochain Premier ministre bonne chance lorsqu'il fera des choix importants pour l'avenir", a-t-il dit devant la résidence du Premier ministre, le 10 Downing Street, accompagné de sa femme Sarah.

Il s'est ensuite rendu à Buckingham Palace pour présenter sa démission à Elizabeth II qui l'a acceptée. Peu de temps après, la reine a formellement chargé Cameron de former un gouvernement.

Cameron a reçu les félicitations de ses partenaires européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy.

Le président américain Barack Obama a déclaré pour sa part au nouveau Premier ministre britannique qu'il restait attaché à la "relation spéciale" entre leurs deux pays et il l'a invité à venir à Washington cet été.

Le nouveau Parlement doit être inauguré le 18 mai et le nouveau gouvernement présenter son programme au parlement de Westminster le 25 mai par la voix de la reine Elizabeth II.

Avec Michael Holden, Peter Griffiths, Mohammed Abbas, Adrian Croft, Keith Weir et Tim Castle; Grégory Blachier et Clément Dossin pour le service français