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David Cameron jugé vainqueur du débat télévisé britannique

Le chef du Parti conservateur britannique, David Cameron (à gauche), est sorti vainqueur du troisième et dernier débat télévisé de la campagne électorale l'opposant au dirigeant libéral-démocrate Nick Clegg (au centre) et au Premier ministre travailliste

Le chef du Parti conservateur britannique, David Cameron (à gauche), est sorti vainqueur du troisième et dernier débat télévisé de la campagne électorale l'opposant au dirigeant libéral-démocrate Nick Clegg (au centre) et au Premier ministre travailliste - -

LONDRES - Le chef du Parti conservateur britannique, David Cameron, est sorti vainqueur du troisième et dernier débat télévisé de la campagne...

par Kylie MacLellan

BIRMINGHAM, Angleterre (Reuters) - Auteur d'une gaffe qui fait la une de toute la presse britannique, Gordon Brown a, lors du dernier débat télévisé de la campagne législative, mis l'accent jeudi soir sur son expérience dans le domaine économique pour tenter de convaincre les électeurs de voter travailliste.

Mais selon deux sondages réalisés publiés immédiatement après la fin du débat d'une heure et demie, le chef du Parti conservateur, David Cameron, est le vainqueur de la confrontation, devant le dirigeant libéral-démocrate Nick Clegg, Brown se arrivant en dernière position.

L'économie est un thème important des élections législatives du 6 mai, alors que la Grande-Bretagne est confrontée à un déficit de plus de 11% du PIB.

Pour Brown, le débat de jeudi soir constituait en quelque sorte un oral de rattrapage, au lendemain de sa gaffe.

Après un bain de foule mercredi à Rochdale, dans le nord de l'Angleterre, le chef du gouvernement avait qualifié de "sectaire" une sexagénaire qui lui demandait ce qu'il comptait faire en matière de retraites, de déficit publics et d'immigration.

Le leader du Labour ignorait qu'un micro resté ouvert captait ce qualificatif désobligeant envers Gillian Duffy, une veuve de 65 ans qui dit avoir toujours voté travailliste.

Brown, qui a été ministre des Finances pendant une dizaine d'années avant de devenir premier ministre, en 2007, a choisi de rire de sa maladresse et de mettre en avant ses compétences en économie.

"Je sais comment gérer l'économie par bon ou mauvais temps. Lorsque les banques se sont effondrées, j'ai pris des mesures immédiates pour empêcher la crise de devenir une catastrophe et la récession de devenir une dépression", a-t-il fait valoir.

SPECTRE GREC

Les trois dirigeants se sont opposés sur différentes questions économiques allant des impôts au secteur bancaire en passant par le déclin des industries britanniques de transformation.

Ils ont aussi été interrogés sur l'immigration, un sujet qui a été abordé au cours de chacun des trois débats et qui est à l'origine de l'énervement de Brown mercredi.

Les trois débats télévisés organisés à l'américaine, pour la première fois dans la vie politique britannique, ont marqué la campagne et ont contribué à mieux faire connaître Clegg dont les libéraux-démocrates pourraient réussir un score privant les deux partis traditionnels de la majorité absolue, ce qui serait une première depuis 1974.

Cameron a critiqué le bilan économique de Brown et invoqué le spectre de la crise économique grecque.

"La raison pour laquelle nous avons ce débat sur la difficulté qu'il y aura à baisser les impôts et réduire les dépenses est que ce Premier ministre et son gouvernement ont laissé notre économie dans un tel marasme, avec un déficit budgétaire qui, pour cette année, devrait dépasser celui de la Grèce", a-t-il dit.

Clegg a souligné pour sa part qu'il adopterait une ligne dure envers les banques face à la crise du crédit.

"Nous devrons restructurer le système bancaire de sorte que des banquiers irresponsables ne puissent plus jamais mettre en danger nos économies et nos entreprises", a-t-il dit.

Nicole Dupont pour le service français