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David Cameron vante la "success story" britannique en critiquant la France

Pour David Cameron, 2014 sera l'année de la Grande-Bretagne.

Pour David Cameron, 2014 sera l'année de la Grande-Bretagne. - -

Dans une tribune dans le Times du 1er janvier, le Premier ministre vante les mérites de l'économie britannique tout en formulant des critiques en direction de l'étranger. Pour le quotidien, ces reproches visent l'Hexagone.

David Cameron n'a pas pour habitude d'être tendre avec ses voisins. Il l'a prouvé un peu plus, dans une tribune publiée le 1er janvier dans le quotidien The Times.

Le Premier ministre britannique y écrit que son pays doit tourner le dos "aux grandes erreurs ayant conduite à la grande récession: plus d'emprunts, de dépenses et plus de dette".

David Cameron appelle ainsi les citoyens britanniques à rejeter les politiques qui conduiraient à répéter ces erreurs, citant explicitement le parti Travailliste. Il invite les Britanniques à regarder les états qui suivent cette approche: "ces pays font face à un chômage grandissant, à une stagnation de leur industrie et leurs entreprises sont en chute libre, le contraire de ce que nous faisons ici".

Si le Premier ministre ne mentionne personne en particulier, The Times voit une attaque adressée à Paris. "David Cameron égratigne la France", juge ainsi le quotidien britannique.

La "success story" britannique

Il est vrai que le chômage en France n'a cessé de progresser depuis quasiment deux ans, l'Insee anticipant encore une augmentation pour 2014. De plus, les indices PMI publiés ce jeudi 2 janvier par Markit montrent que l'activité industrielle décroche dans l'Hexagone, notamment par rapport aux autres pays de la zone euro. Enfin, le Budget 2014 table sur un endettement record de 95,1% du PIB.

David Cameron s'est montré bien plus optimiste à l'égard de l'économie de son propre pays. "2014 sera l'année où nous commencerons à faire de la Grande-Bretagne la grande 'success story' post grande récession".

Une productivité "perdue"

Ainsi, la Grande-Bretagne table sur une croissance de son PIB de 1,4% en 2013 et de 2,4% en 2014, un dernier chiffre qui surpasse allègrement le 0,9% prévu en France.

David Cameron ne précise toutefois pas que le déficit britannique reste largement supérieur à celui de la France. Pour 2014, l'Hexagone prévoit un chiffre de 3,6% du PIB alors que le Royaume-Uni devrait dépasser les 5%, selon la Commission européenne.

La productivité britannique reste également à un niveau faible. Dans sa dernière note de conjoncture, l'Insee consacre ainsi un dossier entier à ce sujet, dossier intitulé "à la recherche de la productivité britannique perdue". 

Selon l'institut de conjoncture, la productivité britannique est ainsi inférieure de 4% à son niveau d'avant-crise, alors qu'elle a augmenté de 2% dans le cas de la France sur la même période.

Julien Marion