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Déficit: Bruxelles cherche comment accorder un délai à Paris

Pierre Moscovici estime qu'une sanction budgétaire serait "un échec" pour la Commission européenne.

Pierre Moscovici estime qu'une sanction budgétaire serait "un échec" pour la Commission européenne. - John Thys - AFP

La Commission européenne devrait, selon les informations de BFM Business,   accorder une rallonge de temps à la France pour revenir sous les 3% de déficit public. Tout le problème est d'arriver à faire avaler la pilule aux autres Etats-membres qui ont, eux, déjà fait les efforts nécessaires.

La France pourrait bien obtenir un délai supplémentaire de la part de Bruxelles pour réduire son déficit sous les 3%, selon nos informations.

Mais encore faut-il trouver un moyen de rendre ce délai acceptable aux yeux de tous. Tout l'enjeu est de pouvoir accorder plus de temps à la France sans mécontenter un certain nombres de pays européens.

C'est le dilemme sur lequel se penche la Commission européenne. Certains pays, en effet, n'admettent pas que la France puisse à nouveau obtenir plus de temps, alors qu'eux ont pris des mesures drastiques pour réduire leurs déficits.

"La sanction est un échec"

La Commission n'a pourtant pas du tout l'intention de sanctionner la France. Pierre Moscovici l'a encore expliqué ce lundi matin.

"Quand des sanctions sont nécessaires, elles doivent pouvoir être prises, c'est l'objet même d'une dissuasion. Mais c'est toujours mieux de ne pas sanctionner car la sanction est un échec", a ainsi affirmé le Commissaire européen en charge des Affaires économiques.

"Cela veut dire qu'on a pas réussi à convaincre du côté de l'Union européenne. Et du côté du pays cela veut dire qu'il est puni. C'est une attitude infantile", a-t-il poursuivi.

"Ne pas traiter les pays comme des élèves"

"Moi je n'ai pas cette attitude-là, il ne s'agit pas de traiter des pays comme des élèves, des enfants, il s'agit d'avoir un dialogue serein, constructif, pour faire en sorte d'aboutir à des accords qui permettent d'éviter les sanctions parce que les uns et les autres ont été capables de faire des gestes", a encore insisté Pierre Moscovici. 

Toutes les négociations tournent donc autour des gages que la France est en mesure d'apporter. "Le gouvernement français doit prouver qu'il fera bien les réformes promises, explique à BFM Business un diplomate européen. "Il faut que les mesures soient claires et précises", indique-t-on. En clair, Bruxelles attend davantage des précisions sur la forme que sur le fond, pour que la copie de l'exécutif français soit admissible aux yeux de tous.

Caroline Morisseau avec BFMbusiness.com