Déficit commercial record pour le Japon en 2013
C'est le revers des fameux "Abenomics", surnom donné à la politique économique entreprise par le Premier ministre japonais Shinzo Abe. Selon des données officielles publiées ce lundi 27 janvier, le Japon a enregistré en 2013 un déficit commercial record, à 11.475 milliards de yens soit environ 82 milliards d'euros.
Ce chiffre traduit une augmentation de 65% par rapport à son niveau de 2012, qui marquait déjà le précédent record.
Cette contre-performance s'explique en grande partie par la politique menée par Shinzo Abe. Depuis son arrivée au pouvoir fin 2012, le dirigeant nippon a entrepris de nombreux chantiers devant permettre au pays de renouer à la fois avec la croissance et avec la hausse des prix.
Des importations en forte hausse
Sous son impulsion, la Banque du Japon a décidé de se doter d'une politique monétaire accommodante et de se fixer un objectif d'inflation de 2%, une quasi-révolution pour un pays qui a longtemps été enlisé dans la déflation.
Le but non avoué de ces initiatives était de rendre le yen moins cher pour augmenter les exportations. Un succès puisque la devise nippone a dévissé de 21% face au dollar et de 26% face à l'euro, sur l'ensemble de 2013, et que les exportations ont progressé en valeur de 9,5%
Mais, dans le même temps, un yen moins élévé rend les importations plus onéreuses pour les entreprises japonaises. Au final, les importations ont augmenté en valeur de 15%, surpassant largement l'effet positif sur les exportations.
Ainsi, Raymond Van der Putten, économiste chez BNP Paribas, conclut dans une note qu'une "grande partie" du déficit commercial japonais" est "attribuable à la forte dépréciation du yen". Ce dernier juge, par ailleurs, que la balance commerciale "devrait se détériorer davantage" en 2014-2015.