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Déficit: la victoire en demi-teinte de la France

Emmanuel Dunand - AFP

Emmanuel Dunand - AFP - Le commissaire européen letton Valdis Dombrovskis

La Commission européenne a décidé de laisser jusqu'à 2017 à la France pour repasser sous les 3% de déficit. Mais elle a bien indiqué que Paris risque des sanctions si elle dévie encore du droit chemin.

C'est une victoire à la Pyrrhus pour Paris. La Commission européenne a finalement décidé d'accorder un délai à la France pour réduire son déficit à 3%.

La France pourrait toutefois bien se garder de crier victoire trop fort. Des rumeurs faisaient état d'un délai qui pourrait courir jusqu'en 2018. Finalement, Bruxelles a retenu la date de 2017, rejoignant il est vrai les projections de l'exécutif, qui compte réduire son déficit à moins de 3% du PIB dans le Budget 2015. D'ailleurs, en réaction à la décision de la Commission européenne, le ministre des Finances Michel Sapin a réaffirmé que la France gardait cet objectif.

Mais dans le discours, l'exécutif européen a bien indiqué que la France est loin d'être tirée d'affaire pour autant. Une prochaine évaluation aura ainsi lieu en mai, a indiqué que le vice-président letton de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis.

La France (très) mauvaise élève

D'ici cette date, Paris devra accomplir les efforts demandés par Bruxelles en matière de déficit structurel (réduire ce déficit de 0,5 point alors que Paris prévoit actuellement -0,3 point). Si la France ne fait pas ces efforts, une procédure de déficit excessif pourrait démarrer, a indiqué Valdis Dombrovskis."Il est évident que la France doit redoubler d'efforts", a-t-il affirmé.

Autre effort attendu par la Commission européenne: les réformes. Pour revenir dans les bonnes grâces de l'exécutif européen, Paris devra ainsi présenter un PNR (pour "Plan national de réformes") "ambitieux" pour le mois d'avril prochain, a indiqué Pierre Moscovici, le commissaire européen en charge des Affaires économiques. Sur ce point, Manuel Valls a promis que la France est "en train de se bouger".

Pour le moment, l'exécutif français prévoit de réduire à 4,1% le déficit en 2015, puis 3,8% en 2016 et 2,8% en 2017.

Paris est ainsi clairement mis sur le banc des mauvais élèves par la Commission européenne. Ce qui est d'autant plus cinglant que l'Italie et la Belgique, deux autres pays dans le collimateur de l'exécutif européen, ne sont, elles, finalement pas inquiétées par d'éventuelles sanctions pour déficit excessif. "Le cas de la France a été le plus compliqué", a d'ailleurs reconnu Valdis Dombrovkis. Une phrase courte qui en dit pourtant long....

Julien Marion avec agences