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Déficit: la France pourrait obtenir trois ans de plus

Bruxelles devrait une nouvelle fois faire preuve de clémence vis-à-vis de Paris

Bruxelles devrait une nouvelle fois faire preuve de clémence vis-à-vis de Paris - Georges Gobet - AFP

Bruxelles réfléchit à accorder un répit jusqu'en 2018 à la France pour pouvoir ramener son déficit sous les 3% de PIB, rapportent les Echos ce mercredi 18 février. Une piste qui n'est toutefois pas encore définitivement tranchée au sein de l'exécutif européen.

Bruxelles va-t-elle faire une nouvelle preuve de clémence avec la France? L'espoir serait en tout cas permis. La Commission européenne étudierait ainsi une "piste" qui viserait à accorder trois années supplémentaires à Paris, rapportent les Echos ce mercredi 18 février.

Paris aurait ainsi jusqu'en 2018 pour ramener son déficit sous les 3% du PIB et rentrer ainsi dans les clous prévus par les traités européens. Si cette piste venait à se réaliser, elle donnerait même un certain lest au gouvernement français, qui a prévu d'atteindre ce chiffre en 2017.

Mais, toujours selon les Echos, Bruxelles aurait compris que 2017, année de l'élection présidentielle française, serait peu propice aux sacrifices. Ce pourquoi l'exécutif européen préférerait miser sur "un objectif crédible" et donner ainsi à la France jusqu'en 2018 pour tenir ses promesses.

L'opposition du commissaire allemand

Néanmoins, le débat ne serait pas encore complètement tranché au sein de la Commission européenne. L'idée ne plairait pas ainsi au Commissaire allemand en charge du Numérique, Günther Oettinger. Ce qui n'est guère surprenant. Ce dernier avait, en novembre dernier, appelé à faire preuve de sévérité à l'égard de Paris.

"La Commission doit traiter la France en tant que pays déficitaire récidiviste", déclarait-il. Des propos qui lui avaient ensuite valu des remontrances de la part du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Pour rappel, Bruxelles a repoussé à mars prochain son verdict sur le budget de la France pour 2015, l'Hexagone étant toujours possiblement sanctionnable par l'exécutif européen pour avoir violé les traités européens. Dans une interview donnée le 5 février dernier à BFMTV et BFM Business, Pierre Moscovici, le commissaire européen en charge des Affaires économiques et monétaires affirmait qu' "il y a des engagements budgétaires qui doivent être tenus. Et de ce point de vue-là il y a encore un écart entre la Commission et l'évaluation du gouvernement français"?

Il appelait également Paris à davantage de réformes. "Je sais que le président François Hollande n'a pas l'intention de s'arrêter de réformer et qu'il pense que tout son quinquennat est un quinquennat d'action et bien maintenant parlons-en", déclarait-il.

J.M.