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Déficit: le sursis accordé à Paris fait grincer des dents outre-Rhin

Paris devrait s'acquitter de son obligation de ramener le déficit à 3 % du PIB en 2015 et non plus en 2013, un sursis qui fait grincer les dents outre-Rhin.

Paris devrait s'acquitter de son obligation de ramener le déficit à 3 % du PIB en 2015 et non plus en 2013, un sursis qui fait grincer les dents outre-Rhin. - -

Plusieurs conservateurs et libéraux allemands, ont manifesté leur mécontentement quant au sursis accordé à la France par Bruxelles pour réduire ses déficits publics, dans l'hebdomadaire Focus à paraître dimanche 5 mai.

La France a obtenu un délai de deux ans pour parvenir à l’objectif budgétaire d’un déficit à 3 % du PIB. Cette décision de la Commission européenne, officialisée le 3 mai, n’est pas du goût de certains conservateurs et libéraux allemands, les deux partis de la coalition gouvernementale d'Angela Merkel. Ils manifestent leur mécontentement dans l'hebdomadaire Focus à paraître dimanche 5 mai.

"C'est le mauvais signal. Je ne constate pas que la France entreprenne des réformes. Allonger le délai, c'est simplement dire, continuez comme cela", a déclaré au journal allemand Michael Stübgen, responsable des questions européennes du groupe parlementaire conservateur (CDU et son parti frère bavarois CSU).

Toujours dans Focus, le secrétaire général de la CSU, Alexander Dobrindt, lance un avertissement à l'attention de Paris, estimant qu'il ne faut pas de "bonus spécial pour la politique d'échec" du président François Hollande

Accélérer les réformes

Vendredi, le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, s'était montré beaucoup plus neutre, qualifiant ce délai de "processus normal".

"Nous sommes dans un processus européen (...) Le pacte de stabilité et de croissance permet dans certains cas précis de rallonger le délai pour ramener son déficit public en dessous des 3% du PIB, à condition que le pays concerné continue ses mesures de consolidation", avait-il dit.

L'expert en Finances des libéraux (FDP, petit partenaire des conservateurs de Merkel), Hermann-Otto Solms a appelé à une accélération des réformes. "Les Etats doivent faire leurs réformes aussi vite que possible, assainir leurs finances publiques et améliorer la compétitivité de leurs entreprises", a-t-il dit.

"On voit maintenant où mène la mauvaise politique de la France. Un plus grand chômage, des impôts au plus haut, de faibles investissements et pas de croissance", a assené de son côté le secrétaire général du FDP, Patrick Döring.

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C.C avec AFP