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Déficits: Valls va tenter de convaincre Merkel

Manuel Valls devrait notamment expliquer les choix économiques de la France à Angela Merkel

Manuel Valls devrait notamment expliquer les choix économiques de la France à Angela Merkel - Alain Jocard - AFP

Le Premier ministre débute ce lundi 22 septembre une visite de deux jours à Berlin où il rencontre la chancelière allemande. Le chef du gouvernement français devrait ainsi tenter de convaincre son homologue allemande de la nécessité d'adapter le rythme de réduction des déficits.

Manuel Valls va mener une opération délicate en Allemagne. Le Premier ministre débute ce lundi 22 septembre une visite de deux jours à Berlin où il rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel. L'objectif de ce déplacement: convaincre le voisin allemand des choix économiques de la France .

Samedi, Manuel Valls a ainsi indiqué qu'il effectuait ce voyage "parce qu'il faut changer les choses en Europe". "Il faut une réorientation parce que la zone euro décroche en terme de croissance et d'inflation", a-t-il plaidé.

Le Premier ministre devrait ainsi expliquer à Angela Merkel la décision de Paris prise il y a deux semaines, lorsque le gouvernement français a choisi de reporter unilatéralement son objectif de déficit de 2015 à 2017, en revoyant largement à la baisse la cible pour 2014 ( de 3,8% à 4,4%) et 2015 ( de 3 à 4,3%).

Un accord "indispensable"

Manuel Valls comme François Hollande ont, la semaine dernière, justifié ce choix. "La France et la zone euro font face à une situation exceptionnelle. La croissance ne redémarre pas. Et s’ajoute à cela une quasi-absence d’inflation que personne n’avait anticipée (…)Nous adaptons donc le rythme de réduction des déficits à cette situation", déclarait ainsi Manuel Valls lors de son discours de politique générale.

Le même jour Manuel Valls soulignait la nécessité pour les deux pays d'"avoir un dialogue sincère et exigeant". "L’accord entre nos deux pays est indispensable pour relancer la croissance et redonner au projet européen sa véritable ambition", ajoutait-il.

Sérieux budgétaires et réformes

Le message risque toutefois d'être difficile à faire passer en Allemagne. En présentant le Budget 2015 le 10 septembre dernier devant les parlementaires allemands, soit le même jour où Paris annonçait le report de l'objectif de déficit, Angela Merkel appelait l'Europe à plus de discipline.

"Le respect de nos engagements en Europe, en particulier dans la zone euro, est devenu la marque de fabrique de la zone euro", déclarait-elle. "Nous devons prendre très au sérieux les avertissements de la Commission (européenne) qui considère le recul dans les réformes comme le principal risque pour la poursuite de la reprise", poursuivait-elle.

Sur la nécessité de mener des réformes, François Hollande a répondu à la chancelière lors de sa conférence de presse, jeudi 18 septembre.

"L'Allemagne a raison de nous dire de faire des réformes", affirmait-il. Mais il prévenait que Paris aurait besoin de temps. "Ne faisons pas en cinq ans ce que nos amis allemands ont fait en plus de 10 ans dans une économie plus favorable et sans contrainte de déficit".

Julien Marion