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Dette américaine: vers un accord?

Barack Obama a mis un peu plus la pression sur les républicains, peu avant de les rencontrer.

Barack Obama a mis un peu plus la pression sur les républicains, peu avant de les rencontrer. - -

Barack Obama devait rencontrer, ce lundi 14 octobre à 21h, les parlementaires pour tenter de trouver un accord sur le plafond de la dette. L'entrevue a été repoussée à un horaire ultérieur, mais la Maison blanche explique qu'il s'agit plutôt d'un bon signe.

Les républicains et les démocrates vont-ils enfin tomber sur un accord pour sortir de la crise de la dette? Ce lundi 14 octobre, Barack Obama devait rencontrer les parlementaires des deux bords pour faire progresser les discussions, à quelques jours de la date limite, le 17 octobre.

Finalement cette réunion, initialement prévue à 21h heure française, a été reportée à un horaire ultérieur, qui n'a pas été précisé. Mais la présidence américaine a laissé entendre que ce report ne constituait pas un mauvais signe, en soulignant qu'il avait été décidé "afin de permettre aux chefs de file du Sénat de continuer à effectuer des progrès importants vers une solution pour relever le plafond de la dette et rouvrir les administrations".

Auparavant, Barack Obama avait affirmé que la crise sur la dette pouvait être résolue "aujourd'hui". A condition toutefois que les républicains jouent le jeu et coopèrent. Il avait aussi mis en garde ses adversaires contre des demandes "extrêmes".

Un bras de fer au Congrès

Depuis plus trois semaines, républicains et démocrates se sont lancés dans un bras de fer politique qui les a conduits à ne pas adopter de Budget pour 2014. Ce qui a provoqué le "shutdown", la fermeture de nombreux services de l'Etat fédéral, dont les conséquences économiques sont pour le moment limitées.

Au-delà du Budget, les parlementaires républicains font désormais face au relèvement du plafond de la dette américaine, qui nécessite le feu vert du Congrès. Il est actuellement fixé à 16.999 milliards de dollars, soit un peu plus de 12.000 milliards d'euros.

Si les deux camps ne parviennent pas à s'entendre avant le 17 octobre à minuit, l'Etat ne pourrait plus emprunter. Il serait alors obligé de couper dans ses dépenses afin d'éviter de faire défaut sur sa dette. Cette dernière hypothèse hante les esprits. Le Trésor américain expliquait qu'elle pourrait conduire à une crise pire que celle de 2008. De son côté, la communauté internationale a exhorté les Etats-Unis à trouver une solution pour éviter ce scénario du pire.

Quels risques?

Dans une note publiée le 27 septembre dernier, Alexandra Estiot, économiste chez BNP Paribas, nuançait toutefois les risques de cette échéance. "Si le Congrès pourrait bien manquer la date du 17 octobre, date à laquelle le Trésor déclare qu’il arrivera à court de liquidités, un vote interviendrait peu après. La période de blocage serait donc trop courte pour générer des dégâts irréversibles, expliquait-t-elle.

"Par ailleurs, si le plafond de la dette ne pouvait être relevé, le Trésor ne ferait pas défaut : pour couvrir les tombées de dette, il suffirait que les investisseurs acceptent de renouveler leurs positions, et la Fed aurait toujours la possibilité de se positionner en soutien", écrivait-elle.

Le prix Nobel d'économie 2013, Robert Shiller, n'est pas plus pessimiste: "Je pense que la crise va probablement se régler. Il n'y aura pas défaut de paiement. Ou alors, ce sera pour un jour, ou quelque chose comme ça, et même si cela dure plus longtemps, ce n'est pas la fin du monde", a-t-il estimé ce lundi.

J.M. avec AFP