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Dette espagnole: vers une assurance plutôt qu’une aide?

Une garantie du MES aux émissions de dettes espagnoles pourrait être décidée par l'Europe

Une garantie du MES aux émissions de dettes espagnoles pourrait être décidée par l'Europe - -

Madrid, Paris, Berlin et Rome étudieraient actuellement la possibilité d'assurer la dette espagnole par les mécanismes de secours européens. Un moyen de faire baisser les taux d’emprunts du pays et peut-être le préserver d’un plan de sauvetage.

L’Espagne n’a toujours pas formulé de demande d’aide à l’Europe. Et d'après son Premier ministre Mariano Rajoy, elle ne le fera pas ce week-end. En attendant, d’autres solutions seraient envisagées pour faciliter l’accès au financement de Madrid, affirme Reuters ce vendredi 5 octobre. La zone euro envisagerait, en effet, de mettre en place un système d'assurance pour les investisseurs qui acquièrent des obligations espagnoles.

Ainsi, le Mécanisme européen de stabilité (MES), un des fonds de secours de l’Union européenne, apporterait sa caution aux premiers 20 à 30% de chacune des nouvelles obligations émises par l'Espagne. Une telle démarche devrait faire baisser les taux d’emprunt du pays sur les marchés, tout en minimisant le coût de ce soutien.

50 milliards pour couvrir la totalité des besoins de financement espagnols

Reste à savoir si Madrid utiliserait cette option en attendant de formuler une demande d’aide globale. Ou si cette option serait justement une alternative à un sauvetage européen. Sachant qu'attribuer la caution du MES aux émissions de dettes du Trésor espagnol reviendrait bien moins cher au mécanisme de sauvetage européen. Donc en définitive, au contribuable européen.

Un plan d’aide global pourrait, effectivement, coûter jusqu’à 300 milliards d’euros à l’Europe, selon différentes sources. Alors que dans le cas d’une garantie sur les émissions de dette, le MES ne devrait sortir qu’environ 50 milliards d'euros de ses caisses sur un an. Une somme qui suffirait à l'Espagne pour faire face à la totalité de ses besoins de financement.

L’existence de ce dispositif -la possibilité accordée aux mécanismes de secours européens d’apporter leur garantie aux émissions de dettes souveraines- était connue. Si son activation était avérée, l’Espagne deviendrait le premier Etat membre de la zone euro à en bénéficier. En échange, elle devrait accepter des contreparties telles que des mesures d’austérité et une supervision internationale.

Une source européenne indique néanmoins qu’aucune décision n’a encore été prise sur ce programme. Elle ajoute que rien ne sera officialisé avant plusieurs semaines.

Nina Godart