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Dette: les Etats-Unis n'acceptent pas l'offre de l'Argentine

L'Argentine est en défaut de paiement

L'Argentine est en défaut de paiement - Ali Burafi - AFP

L'Argentine proposait de rembourser ses créanciers à Buenos Aires plutôt qu'à New York. Pour le juge américain, Thomas Griesa, cette offre est "illégale".

Le conflit entre l'Argentine et les Etats-Unis perdure. L'offre de l'Argentine de rembourser ses créanciers à Buenos Aires plutôt qu'à New York est "illégale", a affirmé jeudi 21 août un juge de New York.

Le juge américain Thomas Griesa, à l'origine du blocage d'échéances de la dette de l'Argentine qui s'est, du coup, retrouvée en défaut de paiement partiel, a estimé que l'initiative de la présidente argentine Cristina Kirchner pour contourner la place financière de New York enfreignait "les décisions du tribunal".

"Le tribunal interdit de procéder à cette initiative", a déclaré le juge lors d'une audience jeudi à New York. Mais il n'est pas allé jusqu'à condamner l'Argentine pour "outrage au tribunal" comme le réclamaient les avocats des plaignants, des fonds spéculatifs ayant refusé la restructuration de la dette argentine et réclamant le paiement total des créances.

Le juge Griesa a en effet indiqué qu'il n'était pas persuadé qu'une telle condamnation pour outrage augmenterait les chances d'un règlement de l'affaire. "S'il y a une démarche qui conduise à un règlement, c'est la voie qu'il faut suivre", a encore dit le juge.

Défaut de paiement

L'Argentine est en défaut de paiement partiel depuis fin juillet alors qu'un remboursement de 539 millions de dollars est bloqué sur un compte de Bank of New York, sur décision du juge Griesa.

Celui-ci empêche Buenos Aires de rembourser sa dette tant qu'elle n'aura pas appliqué son jugement qui oblige l'Argentine à verser d'abord 1,3 milliard de dollars aux fonds spéculatifs qui avaient refusé de participer à la renégociation de la dette du pays après la crise de 2001.

Buenos Aires s'y refuse, avançant que l'application du jugement ferait s'écrouler la restructuration de la dette qui avait été acceptée par 93% des créanciers. L'ultime initiative de Buenos Aires est de proposer aux créanciers un changement de lieu de paiement, sur une base volontaire et à travers un projet de loi.

D. L. avec AFP