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Dix ans après son ouverture, le FMI va finalement fermer son bureau en Grèce

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- - LOUISA GOULIAMAKI / AFP

Alors que le pays a frôlé la faillite, la fermeture du bureau d'Athènes montre désormais une forme de normalisation de l'économie grecque, même si de gros efforts restent encore à faire.

Le bureau du Fonds monétaire International (FMI) à Athènes va fermer d'ici quelques mois, a annoncé le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, en marge de sa rencontre mardi à Washington avec la directrice du FMI Kristalina Georgieva.

"Je salue notre décision commune de fermer le bureau du FMI à Athènes dans les mois prochains et de continuer à travailler ensemble mais comme un pays qui est sorti d'un cadre de surveillance strict", a déclaré le Premier ministre conservateur, lors de sa première visite à Washington et à la Maison Blanche, depuis son élection en juillet.

Le bureau du FMI avait ouvert à Athènes en 2010 en pleine crise grecque, lors de la signature du premier prêt international entre Athènes et ses créanciers (UE, FMI).

Depuis 2010, la Grèce a bénéficié de trois prêts internationaux de plus de 300 milliards d'euros au total ainsi que d'une restructuration importante de sa dette privée, l'ensemble assorti d'une stricte austérité ayant entraîné une récession inédite et l'explosion du chômage.

"Notre relation avec le FMI n'a pas toujours été facile, mais je pense que nous sommes d'accord qu'il est nécessaire de réduire les excédents primaires en 2021", a ajouté Kyriakos Mitsotakis, dont les propos ont été rapportés par son bureau de presse.

Remboursement anticipé

Malgré la fin du dernier plan de renflouement international en août 2018, la Grèce reste toujours sous la surveillance de ses créanciers, UE et FMI, qui réclament la poursuite des réformes et des privatisations, ainsi que la réalisation d'excédents primaires budgétaires (hors charges de la dette) de 3,5% du PIB pour les prochaines années.

Le Premier ministre conservateur a défini comme priorités le renforcement de la croissance et des investissements afin de pouvoir renégocier les objectifs d'excédents primaires.

"Je pense qu'il est temps d'avoir cette conversation avec nos partenaires de la zone euro. Nous sommes un gouvernement crédible, nous mettons en place des réformes (...) nous avons des coûts d'emprunt (sur les marchés) plus bas que l'Italie", a précisé M. Mitsotakis.

Signe de la bonne santé de l'économie grecque, fin novembre, la Grèce a annoncé avoir remboursé, de façon anticipée, 2,7 milliards d'euros d'emprunts au Fonds monétaire international (FMI).

T.L avec AFP