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Du G7 au G8, la Russie bientôt de retour?

Les membres du G7 se retrouvent ce week-end à Biarritz au Pays basque.

Les membres du G7 se retrouvent ce week-end à Biarritz au Pays basque. - Iroz GAIZKA / AFP

Donald Trump s’est déclaré mardi en faveur d’une réintégration de Moscou dans le groupe. La France a « pris acte » mercredi de la volonté américaine mais juge cruciale la situation en Ukraine.

La Russie sera-t-elle bientôt de retour dans le club ? Moscou, exclu depuis l’annexion de la Crimée en 2014, pourrait réintégrer le G7 l’année prochaine. Donald Trump, en tout cas, s’est déclaré favorable au : le président américain, qui organisera dans son pays le prochain sommet de l’instance internationale, en 2020, assurait mardi qu’il « pourrait tout à fait soutenir » une telle hypothèse si une proposition est faite dans ce sens. Le G7 – qui redeviendrait G8 si les Russes y revenaient – regroupe actuellement l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni.

« C'est bien plus sensé d'avoir la Russie. Beaucoup de sujets dont nous discutons ont à voir avec la Russie », a assuré le président américain, marquant une nouvelle rupture avec ses alliés du G7. Il lui faudrait en effet convaincre les autres membres du club des démocraties libérales : la France, mercredi, n’a pas fermé la porte à un retour de la Russie, en « prenant acte » de la volonté américaine, mais a posé ses conditions. Paris juge que cela dépendrait de l’évolution de la situation en Ukraine, alors que la Russie est toujours accusée d’agir en sous-main dans le conflit.

« Sans avancée claire et tangible sur le processus de Minsk [pour cesser les combats dans l'est de l'Ukraine], il ne peut y avoir une reformation du G8 », estimait encore en juin dernier le président français Emmanuel Macron. Ce dernier devrait évoquer ce week-end le sujet ukrainien avec son homologue américain lors du sommet du G7 qui s’ouvre samedi à Biarritz, au Pays basque. Les discussions s’annoncent tendues : Donald Trump est régulièrement pointé du doigt, même dans son propre camp, pour son indulgence envers la Russie.

Imprévisibilité américaine

Du climat au nucléaire iranien en passant par la Syrie ou la « taxe Gafa », l’Ukraine ne devrait pas être le seul point de friction entre les Etats-Unis et les six autres membres du club des pays industrialisés. Les paisibles retrouvailles annuelles entre amis, surtout depuis l’exclusion de Moscou, sont désormais bousculées par l’imprévisibilité et les provocations de Donald Trump. Le G7 au Québec, l'an dernier, avait été le théâtre de déchirements inédits. Les déclarations de Donald Trump sur le retour de la Russie, avant même l’ouverture du sommet de Biarritz, ont donné le ton.

La rédaction