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Economie souterraine: plus de 2.000 milliards d'euros de manque à gagner en Europe

Les échanges en liquide favorisent le developpement de l'économie souterraine. En France, elle représente environ 9,9% du PIB national.

Les échanges en liquide favorisent le developpement de l'économie souterraine. En France, elle représente environ 9,9% du PIB national. - -

Le travail au noir et la sous-déclaration des revenus représenteraient un manque à gagner qui s'élèverait à 18,5% du PIB européen, selon une étude réalisée pour Visa. La Bulgarie, la Croatie, la Lituanie et l'Estonie seraient les plus mauvais élèves.

Le travail non déclaré est la fraude la plus repandue en Europe. Selon une étude réalisée par le professeur autrichien Friedrich Schneider pour le groupe de carte bancaire Visa, cette pratique représenterait les deux tiers de l’économie souterraine. Minorer les revenus déclarés en représente le dernier tiers.

Au total, les pays de l'Union européenne se verraient privés de 2.100 milliards de recettes, soit 18,5% du PIB total.

Malgré tout, ce chiffre s’avère plutôt une bonne nouvelle. Car c’est le plus bas niveau enregistré depuis ces dix dernières années. "La crise économique a incité les gouvernements de nombreux pays européens à prendre des mesures pour lutter contre ce phénomène", selon l’étude.

Elle "met notamment en lumière les efforts des gouvernements européens pour trouver des solutions innovantes et intelligentes afin de réduire leurs déficits budgétaires en luttant contre l’économie souterraine au lieu de s’appuyer uniquement sur des hausses d’impôts ou la réduction des dépenses".

204 milliards en France

Mais comme toujours, il faut prendre en compte les grandes disparités entre les pays. L’économie souterraine ne représente que 10% du PIB en Suisse, en Autriche, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. En France, elle correspond à 9,9% du PIB et s’élève à environ 204 milliards euros. Tandis que dans des pays comme la Bulgarie, Croatie, Lituanie et Estonie, elle atteint les 30%.

Selon l'étude, il ne fait aucun doute que les échanges en liquide favorisent le développement de l’économie grise. La solution pour mettre à mal ce fléau arrange bien les affaires du commanditaire de l’étude Visa Europe. "L’utilisation ciblée des moyens de paiement électroniques permettrait de réduire le poids de l’économie souterraine en Europe de 10% (soit plus de 200 milliards d’euros)", note l’étude.

Recours au commerce électronique

Favoriser le commerce électronique serait également un moyen de faire disparaître l’un des foyers de développement de l’économie souterraine. Le cas de la France serait à ce titre révélateur : la part des achats en ligne dans l’Hexagone a augmenté progressivement, passant respectivement de 44 à 57% de l’ensemble de la population entre 2009 et 2012. Or, sur la même période l’économie souterraine a décru de 11,6 à 10,8% du PIB. 

Coralie Cathelinais