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Ecosse : la tentation de l'indépendance

La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, le 7 janvier dernier à Perth, en Écosse, rêve à nouveau d'indépendance après le vote sur le Brexit.

La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, le 7 janvier dernier à Perth, en Écosse, rêve à nouveau d'indépendance après le vote sur le Brexit. - JEFF J MITCHELL / POOL / AFP

Alors que Theresa May retourne ce mercredi à Bruxelles dans le mince espoir de modifier l'accord de retrait, la Première ministre écossaise remet à nouveau la question de l'indépendance sur la table.

« ll y aura un autre référendum d’indépendance. La question est de savoir quand ». Dans un entretien accordé au journal Le Monde, Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise, qui a inauguré en début de semaine une représentation de son gouvernement à Paris, destinée à conforter les liens avec la France dans la perspective du Brexit, revient à nouveau à la charge sur la question de l’indépendance de l'Écosse.

Lors du référendum sur le Brexit en juin 2016, la province britannique avait voté massivement (63 %) pour le maintien dans l'Union européenne. Ce référendum intervenait deux ans après l’échec du référendum d’autodétermination sur l’indépendance : 55% des Écossais avaient alors choisi de rester au sein du Royaume-Uni.

Une Écosse moins attractive

Mais selon Nicolas Sturgeon, le vote sur le Brexit et la confusion qui règne actuellement sur les conditions de sortie de l’Union européenne, ont changé la donne : la Première ministre écossaise redoute notamment qu'en cas d'absence d'accord entre Londres et Bruxelles, sa région devienne moins attractive pour les investissements étrangers. « Beaucoup d’entreprises non européennes qui ont investi en Ecosse l’ont fait parce que cela leur ouvre l’accès au marché unique européen », explique la dirigeante « Si nous perdons cet atout, certaines pourraient décider de partir. »

Elle s'inquiète aussi du dispositif prévu par le traité de retrait pour éviter le retour d'une frontière entre les deux Irlande. « À l’avenir, si l’Irlande du Nord a une relation plus étroite avec le marché unique que l’Ecosse, cela représentera un désavantage pour nous » notamment pour attirer les investissements étrangers.

L’Écosse à flux tendus

Autre sujet d’inquiétude : la main d’œuvre. « Si la liberté de circulation est suspendue, il sera très difficile d'attirer les travailleurs étrangers. Notre taux de chômage, à 3,5 %, est déjà à un plus bas historique, certaines entreprises éprouvent déjà des difficultés de recrutement. »

Nicola Sturgeon attend d'abord de voir quelle tournure prendra le Brexit avant de fixer une date pour cet deuxième référendum sur l'indépendance (« Indyref2 » en anglais). Une chose est sure : en remettant la question de l'indépendance écossaise sur le tapis, le Brexit menace l'intégrité du Royaume-Uni.