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Les efforts se poursuivent pour endiguer la marée noire

Des milliers d'Américains poursuivent leurs efforts -comme ici en déversant des produits dispersants- pour tenter d'endiguer la marée noire dans le golfe du Mexique dans l'espoir de protéger les côtes. /Photo prise le 5 mai 2010/REUTERS/Daniel Beltra/Gree

Des milliers d'Américains poursuivent leurs efforts -comme ici en déversant des produits dispersants- pour tenter d'endiguer la marée noire dans le golfe du Mexique dans l'espoir de protéger les côtes. /Photo prise le 5 mai 2010/REUTERS/Daniel Beltra/Gree - -

par Matthew Bigg VENICE, Louisiane - Des milliers d'Américains poursuivaient mercredi leurs efforts pour tenter d'endiguer la marée noire dans le...

par Matthew Bigg

VENICE, Louisiane (Reuters) - Des milliers d'Américains poursuivaient mercredi leurs efforts pour tenter d'endiguer la marée noire dans le golfe du Mexique dans l'espoir de protéger les côtes.

Des équipes de nettoyage déploient des kilomètres de barrages flottants, utilisent des produits dispersants pour contenir la progression de la nappe de pétrole qui se rapproche lentement des plages et de zones riches en poissons.

Grâce à la persistance de conditions météorologiques clémentes, les autorités ont procédé mercredi aux premiers incendies "contrôlés" de la nappe pour la première fois depuis le 28 avril. Cette technique vise à éliminer le brut flottant à la surface pour mieux protéger le littoral, sa faune et sa flore.

Aucune zone peuplée n'est concernée par ces opérations et les autorités n'anticipent aucun impact sur les mammifères marins et les tortues. L'Agence fédérale de protection de l'environnement (EPA) surveillera la qualité de l'air pendant ces opérations.

La compagnie britannique BP, propriétaire de la plate-forme qui a sombré le 22 avril après une explosion, a employé des véhicules sous-marins téléguidés pour colmater l'une des trois fuites mais le brut qui s'échappe du puits s'écoule toujours au rythme de quelque 5.000 barils par jour, soit environ 800.000 litres.

BP achemine par bateau sur la zone un dôme de confinement en acier de 98 tonnes qui devrait être opérationnel lundi, selon un responsable de la compagnie pétrolière. Ce dispositif n'a toutefois jamais été testé à cette profondeur et il n'y a pas de garantie de succès. BP a également commencé à forer un puits d'évacuation, mais il pourrait falloir deux à trois mois pour l'achever.

SURVEILLANCE DES CÔTES

"Ce sera un peu frustrant au début, mais je suis sûr que nous trouverons un moyen de le faire fonctionner", a déclaré sur CNN le directeur exécutif du groupe pétrolier, Doug Suttles.

Près de 200 bateaux sont déployés aux abords de la gigantesque nappe, profitant d'une météo plus clémente.

Plusieurs milliers de personnels civils et militaires sont mobilisés pour ces opérations et 2.000 volontaires originaires des régions côtières s'apprêtent à participer au nettoyage.

Le delta du Mississippi et les côtes de la Louisiane, de l'Alabama, du Mississippi et de la Floride, sont menacés par le brut. Les autorités suivent l'évolution de la nappe qui mesure plus de 200 km sur 110.

"Les risques pour l'environnement et l'économie posés par la nappe de pétrole continuent de s'accroître", a déclaré le président de la Fédération nationale de la faune et la flore, Larry Schweiger.

"Le pétrole que nous voyons à la surface de l'eau n'est qu'une partie du problème. Une bonne partie a été coulée par les dispersants et reste suspendue entre deux eaux, ce qui représente une grave menace pour les poissons et la vie marine."

Des responsables de l'environnement ont déclaré que des galettes de pétrole avaient été pour la première fois observées mardi près des îles Chandeleur, trois petites îles au large de la côte sud-est de Louisiane.

Si la nappe entre en contact avec le courant maritime Loop, des boulettes de pétrole pourraient atteindre Miami, dans le sud de la Floride ou même les îles barrières de la Caroline du nord, a prévenu Robert Weisberg, un océanographe physicien à l'université de Floride du sud.

Bien qu'il n'y ait encore aucune trace de pétrole, des professionnels du tourisme à Pensacola Beach en Floride, ont dit déjà ressentir les effets de la pollution, faisant état d'annulations de réservation d'hôtels.

La Maison blanche souhaite modifier un texte qui plafonne à 75 millions de dollars le montant des sommes que BP pourrait être condamné à verser aux victimes de la marée noire.

"Nous sommes favorables à un relèvement important de ce plafond", a déclaré son porte-parole, Robert Gibbs.

Le titre de BP regagne du terrain aux Bourses de Londres et New York où il est coté, après avoir perdu 17% en deux semaines depuis l'explosion de sa plate-forme Deepwater Horizon.

La nappe de pétrole du golfe de Mexique pourrait dépasser en ampleur la marée noire de l'Exxon Valdez en Alaska en 1988, la pire de l'histoire des Etats-Unis.

Avec Matt Daily à New York, Tom Bergin à Londres, Marine Pennetier, Jean-Stéphane Brosse et Jean-Loup Fiévet pour le service français