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Erdogan et Poutine relancent le projet de gazoduc TurkStream

Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, en 2013.

Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, en 2013. - Eric Feferberg - AFP

Le président turc a rencontré ce mardi son homologue Russe. Il a notamment donné une nouvelle impulsion au projet de gazoduc Turkstream.

La visite du président turc en Russie a porté ses fruits, ce mardi 9 août en Russie. Recep Tayyip Erdogan a rencontré Vladimir Poutine dans un palais à 15 km de Saint-Pétersbourg, ce mercredi 9 août.

Le chef d'État de la Turquie a notamment donné une nouvelle impulsion à un projet au cœur des négociations également deux grands projets énergétiques : le gazoduc TurkStream qui doit relier la Russie à la Turquie via la mer noire, un projet à plus de 11 milliards d'euros.

Recep Tayyip Erdogan a assuré que ce gazoduc sera "réalisé le plus vite possible", confirmant bien que le programme n'est désormais plus gelé. Vladimir Poutine lui a emboîté le pas en assurant que la construction de la partie du gazoduc destinée au marché intérieur turc pourrait commencer "très prochainement". Mais il a aussisouligné que la réalisation de celle destinée à approvisionner l'Union européenne dépendrait de garanties que Bruxelles devra fournir.

Ce projet doit, en effet, également permettre à la Russie d'exporter son gaz vers l'Europe, en évitant l'Ukraine. Un projet à plus de 11 milliards d'euros. 

Rapprochement stratégique

Cette rencontre, premier déplacement officiel à l'étranger d'Erdogan depuis le putsch raté du 15 juillet devait marquer une reprise des échanges économiques. Selon le Kremlin, ils ont chuté de 43% à près de 5,5 milliards d'euros de janvier à mai. Conséquences des mesures de rétorsions imposées par la Russie lorsqu'un de ses avions de chasse a été abattu en novembre dernier par l'aviation turque.

Côté tourisme, Moscou a déjà levé ses sanctions. Les vols des compagnies charters à destination de la Turquie vont reprendre d'ici quelques jours. Il ya urgence. La Turquie était jusqu'à l'an dernier, la deuxième destination des russes et leurs arrivées s'étaient effondrées de 93% en juin sur un an.

Alors que les Occidentaux rechignent à soutenir le régime d'Erdogan, cette visite a donc permis un rapprochement stratégique entre la Turquie et la Russie. Vladimir Poutine a été l'un des premiers dirigeants étrangers à téléphoner au président turc pour condamner le coup d'État et, sans surprise, il n'a pas montré les états d'âme des leaders européens sur la répression qui s'en est suivie. Leurs différends sur la gestion de la guerre en Syrie passent donc désormais à l'arrière-plan.

Elisabeth Hu