BFM Business
International

Escalade militaire entre l’Ukraine et la Russie

-

- - -

La Russie a ouvert le feu et a capturé trois navires ukrainiens en mer Noire. La tension est montée d'un cran entre les deux pays. Le conseil de sécurité des Nations unies va se réunir ce lundi.

Dimanche, à l’aube, des petits bâtiments de guerre ukrainiens tentent de traverser ensemble le détroit de Kertch, qui sépare la Crimée, annexée par Moscou en 2014, de la Russie, en passant par la mer d’Azov, petite mer à l’est de l’Ukraine. Le détroit contrôle la seule voie de navigation entre les deux ports stratégiques de l’Ukraine.

C’est alors que deux navires russes suivent le convoi. Un bateau des garde-côtes de la Russie entre en collision avec un remorqueur ukrainien. Des tirs russes les contraignent les bâtiments ukrainiens à stopper leur route, puis il sont saisis. Le service fédéral de sécurité russe (FSB) accuse la marine ukrainienne d’avoir mené des actions illégales dans ce que Moscou juge relever de ses eaux territoriales. La porte-parole de son ministère des Affaires étrangères parle de « méthodes de bandit de grands chemins » de la part de Kiev. La marine ukrainienne soutient, elle, avoir dûment notifié au préalable ses plans de navigation, en « conformité avec les règles internationales ».

Réunion d’urgence à l’ONU

La diplomatie ukrainienne appelle ses alliés occidentaux à former une « coalition » pour « résister aux actes d’agression de la Russie ». Le chef de l’Etat Petro Porochenko demande au parlement l’instauration de la loi martiale pour 60 jours. L’une des conséquences potentielles, soulevée en particulier à Moscou, serait que l’élection présidentielle ukrainienne de mars soit repoussée.

Le président Porochenko affirme que la loi martiale ne signifie pas qu’il ait l’intention de déclencher une offensive militaire : il n’est pas encore question de mobilisation générale. Selon Kiev, un règlement diplomatique demeure envisageable dès lors que serait rétablie la liberté de passage et que le Kremlin renonce à faire de la mer d’Azov un « lac intérieur ». Mais d’ores et déjà, les autorités maritimes russes font savoir que le mouvement des bateaux civils par le détroit de Kertch est rouvert.

Nouvelles sanctions occidentales ?

Le conseil de sécurité des Nations unies va se réunir à partir de 17h (heure de Paris). Le numéro 2 de la représentation russe explique qu’il s’agit de « maintenir la paix et la sécurité internationales ». L’Union européenne (UE) appelle à « la plus grande retenue afin de désamorcer immédiatement la situation ». La présidence ukrainienne annonce des discussions à venir avec le secrétaire général de l’Otan.

A Moscou, Konstantin Kosachev, le président de la commission des Affaires étrangères de la chambre haute, estime que l’action de l’armée ukrainienne visait précisément à remobiliser l’UE et l’Otan derrière Kiev. Cela fait dire à un professeur d’une université moscovite, cité ce matin par Kommersant, le grand quotidien économique russe, qu’un nouveau train de sanctions occidentales est à prévoir en cas d’enquête internationale, dès lors que la Crimée n’est pas reconnue comme territoire russe.