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Etats-Unis: le très attendu discours de Jerome Powell

Jerome Powell, président de la Fed

Jerome Powell, président de la Fed - CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Quel avenir pour les taux outre-Atlantique ? Le patron de la Fed, Jerome Powell, prononcera vendredi un discours très attendu où il devrait tracer les contours de sa politique monétaire pour les prochains mois.

Une heure cruciale pour la Fed. Sous l'œil vigilant des marchés, et de Donald Trump qui ne cesse de l’attaquer, le patron de la banque centrale américaine, Jerome Powell, s’apprête à donner vendredi un discours très attendu dans le Wyoming, lors de la grand-messe annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole. Le patron de la Fed, qui n'a pas publiquement pris la parole depuis la baisse des taux décidée le 31 juillet dernier par le Comité monétaire, tentera d’expliquer ce qu'il compte faire pour préserver la croissance de la première économie mondiale.

Les marchés, suspendus à ses lèvres, attendent nerveusement son intervention, et la confirmation de leurs anticipations sur des baisses de taux. Jeudi, pour la troisième fois en seulement huit jours, la courbe des taux d'intérêt sur les bons du Trésor américain à 2 ans et à 10 ans s'est légèrement inversée – un phénomène souvent considéré par les économistes comme un signe avant-coureur de récession. Le même jour, l'indice Markit d'activité manufacturière est passé, lui, en territoire négatif pour la première fois depuis la récession de 2009.

Le président américain aura lui aussi les yeux rivés sur le patron de la Fed. « Notre Réserve fédérale nous empêche de faire ce qu'on doit faire », dénonçait la veille Donald Trump, qui réclame des taux beaucoup plus bas, accusant l’institution de « désavantager les Etats-Unis face aux concurrents ». La Fed les a modestement baissés le mois dernier, pour la première fois en dix ans, mais l’hôte de la Maison-Blanche lui reproche d'avoir remonté à la fin de l’année dernière les taux trop vite et provoqué un renforcement du dollar, ce qui pénalise, selon lui, les Etats-Unis en pleine guerre commerciale.

Signes mitigés

Jerome Powell, nommé par Donald Trump en 2018, a peu de marges de manœuvre. Il s'efforce d'accompagner la faible inflation et de prolonger la plus longue croissance américaine de l'histoire moderne en accordant ce qu'il a appelé un « ajustement de milieu de cycle » sans promettre « une série de baisses » des taux. Car l'activité américaine montre des signes mitigés : elle mêle une solide consommation à un secteur manufacturier morose et des investissements d'entreprises décevants et rendus frileux face aux tensions commerciales.

Les marchés s'attendent largement à une nouvelle baisse des taux d'intérêt lors de la prochaine réunion monétaire de la Fed dans trois semaines, mais en ignore l’ampleur. Le Comité monétaire, pour sa part, veut garder ses « options ouvertes » sur l'évolution des taux, selon les minutes de sa dernière réunion publiées mercredi. « Il est important de maintenir un éventail d'options dans l'établissement du niveau des taux sur les fonds fédéraux » et de « rester flexible », rapportait ce compte-rendu.

La rédaction