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Les Etats-Unis peuvent dire merci à la Fed

Cinq ans après la crise des subprimes, l'économie américaine montre des signes solides de reprise.

Cinq ans après la crise des subprimes, l'économie américaine montre des signes solides de reprise. - -

Les responsables de la Réserve fédérale américaine devraient annoncer ce mercredi 18 septembre un affaiblissement de son soutien à l'économie américaine, qui n'en a désormais plus vraiment besoin. Mais il a permis le redémarrage de cette économie.

La stratégie de la Fed, qui devrait annoncer un léger resserrement de sa politique monétaire ultra-accommodante, ce mercredi 18 septembre, aura constitué un véritable feuilleton de cinq ans. Avec un programme de rachat d'actifs décliné en trois épisodes majeurs: le QE1, QE2 et QE3. Le but: réduire les taux au minimum, et acheter des milliards de dollars d'actifs –obligations souveraines, créances immobilières- pour soutenir le marché et l'activité. Avec des effets concrets sur l'économie américaine et la Bourse.

Les places financières américaines ont battu leurs plus hauts historiques. Notamment sur le S&P 500, l'indice large, véritable baromètre de l'économie américaine, qui a dépassé les 1700 points. Autre indicateur impressionnant de ce dynamisme boursier: l'indice a cumulé dix séances de hausse sur onze journées. Une performance absolument exceptionnelle, du quasi-jamais vu.

C'est le reflet de l'énorme soutien au marché que constitue la politique actuelle de la Fed, et l'illustration la plus criante du redémarrage de la croissance. Certes, elle reste encore modeste pour le moment, mais l'inflexion, avec 2,5% au 2e trimestre en rythme annuel contre 1,8 au 1er, et réelle. Le tout avec une inflation vraiment modérée, de 1,4% en glissement annuel, donc bien en deçà des 2% que la Fed s'était fixé comme limite.

L'immobilier reprend des couleurs

Les indicateurs d'activité ont tous tendance à remonter, comme l'ISM, qui mesure l'évolution de la production industrielle. En perpétuelle croissance, il a encore augmenté de 0,4% en août. Autre effet probant: le redressement du marché immobilier. Les indicateurs du secteur restent encore un peu volatiles, mais les dépenses de construction ont crû de 13% sur le deuxième trimestre de l'année.

Restent les chiffres de l'emploi. Le taux de chômage s'élevait à 7,3% au dernier décompte sur le mois d'août. Une courbe en décrue très sensible par rapport aux 10% de 2008. Les 6,5%, l'objectif de la Fed, ne sont pas encore atteints, mais là encore, c'est l'inflexion qui compte, et elle est très nette.

Enfin, un dernier aspect, psychologique cette fois, de ce redoux: grâce à la Fed, le système financier, paralysé par une vraie crise de confiance, s'est complètement débloqué. Les banques se sont restructurées, ont réussi à assainir leurs bilans pour assurer pleinement leur rôle de financiers de la reprise économique américaine, qui est bien identifiée désormais.

>> Retrouvez mercredi 18 septembre, de 20h30 à 22h, une "émission spéciale Fed" sur BFM Business

Antoine Larigaudrie