Europe de la défense: c'est "l'heure de vérité" pour l'UE prévient Guillaume Klossa

Alors que le Royaume-Uni tente d'organiser sa sortie de l'Union européenne, l'ancien conseiller spécial du vice-président de la Commission Européenne juge que c'est le bon moment pour lancer le débat en Europe, et notamment en Allemagne encore réticente sur cette question.

Une défense européenne est-elle un vœu pieux? Poussée par Emmanuel Macron, elle peine à émerger faute d'une réelle volonté politique à l'échelle du continent. "Si on veut vraiment avoir une défense européenne, il faut des pays qui aient une culture de puissance" explique Guillaume Klossa, ancien conseiller spécial du vice-président de la Commission Européenne, sur le plateau de l'émission "12H, l'Heure H" jeudi sur BFM Business.

"Et en Europe, il y a deux grands pays qui ont une culture de puissance: la France et le Royaume-Uni. Evidemment la France sera de facto isolée au sein de l'Union européenne" avec le départ programmé de Londres de l'Union européenne.

Alors la France devra se tourner vers ses autres voisins pour faire avancer le dossier. "Est-ce qu'on peut faire un binôme franco-allemand, élargi puisque peut-être que les Italiens, les Polonais, les Espagnols voudront y participer en matière de défense?", s'interroge Guillaume Klossa. "Cela demanderait un débat public en Allemagne sur le rôle militaire de l'Allemagne qui, jusqu'à présent, n'a pas eu lieu depuis la guerre" prévient-il.

"Une prise de conscience"

Pour autant, "on peut créer la dynamique parce qu'il y a une prise de conscience, notamment à l'est, que la menace est de plus en plus forte" indique-t-il. "On voit bien que les Américains, d’un côté se désengagent, mais de l'autre demandent aux Européens de financer toujours plus et veulent continuer à exercer leur protectorat".

Résultat, "il y a une sorte d'heure de vérité en matière de sécurité et de défense dans le projet européen, dans les cinq ans qui viennent" assure Guillaume Klossa.

Thomas Leroy