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Economie et Social

Europe : vers une harmonisation fiscale ?

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Bernard Arnault, le riche patron de LVMH, première fortune de France, a demandé la nationalité belge tout en réfutant une volonté d’exil fiscal. Mais cette déclaration relance le débat sur une fiscalité européenne harmonisée.

Polémique autour de la demande de naturalisation belge entamée par le patron de l'empire du luxe LVMH, Bernard Arnault. Quatrième fortune mondiale et première d'Europe, selon le magazine Forbes, Bernard Arnault a démenti toute évasion fiscale et a récusé dimanche « toute interprétation politique ».
Il qualifie sa démarche de « personnelle » à seule fin de développer ses investissements en Belgique, et non pour s'exiler fiscalement. « Je suis et je resterai fiscalement domicilié en France et à ce titre, je remplirai, comme tous les Français, l'ensemble de mes obligations fiscales », a assuré dimanche le milliardaire.

« Évasion morale »

Une information qui intervient alors que le président François Hollande a réaffirmé lors de son intervention télévisée de dimanche sur TF1 son intention de taxer à 75% les plus hauts revenus. Si Bernard Arnault dément toute évasion fiscale, ces informations relancent le débat sur la fiscalité européenne.
Jean-Christophe Cambadélis, un des prétendants à la succession de Martine Aubry à la tête du PS, a proposé dimanche la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur l'évasion fiscale, jugeant que la décision de Bernard Arnault de demander la nationalité belge relevait de « l'évasion morale ».

« Il faudra bien parler d’un impôt européen »

« On ne peut pas continuer avec le fait qu’on ne joue pas avec les mêmes règles fiscales, affirme Gérard Onestat, ancien vice-président du parlement européen, et actuellement vice-président de la Région Midi-Pyrénées en charge des affaires européennes. Il faudra bien parler d’un impôt européen. Il faudra qu’il soit légitime, voté par le Parlement européen. Il faudra une harmonisation fiscale qui permettrait à des entreprises de ne pas délocaliser. Si la cupidité de Bernard Arnault permettait d’ouvrir le débat, alors il n’a qu’à être cupide ».

« La solution : baisser les taux d’imposition »

« Ça n’a aucun intérêt et je ne pense pas que ce soit possible, explique Nicolas Lecaussin, directeur de l'IREF (Institut de recherche économique et fiscal). L’Allemagne n’est pas d’accord. Même si cela arrivait, les plus riches pourraient quand même s’exiler ailleurs, aux Etats-Unis par exemple. La solution, c’est justement de faire baisser les taux d’imposition pour que les gens restent en France. C’est la seule solution ».

La Rédaction avec Elena Le Runigo