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Le plan de sauvetage de Chypre passe mal

Le sommet de l'eurogroupe vient de s'achever à Bruxelles sur un 5eme plan d'aide à Chypre

Le sommet de l'eurogroupe vient de s'achever à Bruxelles sur un 5eme plan d'aide à Chypre - -

Les ministres des Finances de la zone euro ont annoncé, samedi 16 mars, un plan de dix milliards d'euros pour Chypre. Mais le parlement de Nicosie qui devait l'entériner, ce dimanche 17 mars, ne se réunira pas avant lundi.

Le Parlement chypriote ne se réunira pas comme prévu, ce dimanche 17 mars, pour entamer le processus de ratification du plan de sauvetage négocié avec l'Union européenne. Le vote a été reporté, ce dimache matin, en raison des contreparties demandées à Chypre. Des manifestations ont déjà eu lieu, samedi 16, pour protester contre ce plan. Et plusieurs partis de gauche ont annoncé qu'ils refuseraient de le voter.

Les ministres des Finances de la zone euro se sont, en effet, mis d'accord, samedi 16 mars, sur un plan d'aide de 10 milliards d'euros maximum pour Chypre. Ce sera le cinquième plan dont va bénéficier l'île de la part d'autres pays de l'UE avec le soutien des institutions financières internationales. Loin cependant des attentes de Chypre qui espérait au moins 17 milliards d'aide.

Au terme d'une réunion de près de dix heures à Bruxelles, commencée vendredi 15 mars, les ministres des finances des pays de la zone euro, les dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE), et du Fonds monétaire international (FMI), ont validé un plan d'aide. Mais celui-ci met à contribution les habitants et leurs banques.

Mise en oeuvre dès mardi

Le plan prévoit en particulier une taxe exceptionnelle pouvant aller jusqu'à 9,9% sur les dépôts bancaires dans les établissements chypriotes pour les nationaux comme pour les résidents (6,75% pour les dépôts inférieurs à 100.000 euros) ainsi qu'une retenue à la source sur les intérêts. En échange, les déposants recevront des actions de leur banque. Ce prélèvement devrait rapporter 5,8 milliards d'euros selon le patron de l'eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

Le Parlement de Nicosie est engagé dans une course contre la montre pour valider l'accord avant que les banques ne rouvrent leurs portes mardi matin, lundi étant férié sur place. De nombreux déposants mécontents ont en effet fait état de leur intention de retirer leurs fonds des banques.

 En tout cas, le gouvernement grec a tenu à rassurer, samedi 16 mars, les épargnants, les assurant que leurs comptes dans les succursales de banques chypriotes en Grèce ne seraient pas soumis à la taxe exceptionnelle sur les dépôts. "Les dépôts dans les succursales de banques chypriotes en Grèce sont tous exemptés de la décision de l'Eurogroupe concernant Chypre et la stabilité du système bancaire est totalement maintenue", a assuré le ministère grec des Finances, dans un communiqué.

Les Russes à la rescousse ?

Par ailleurs, le taux d'imposition des sociétés (IS) devrait, lui, passer de 10% à 12,5%. Les Européens, le FMI et la BCE ont également demandé à Chypre d'engager des privatisations, celle de ses télécoms en particulier.

Au vu de ses intérêts financiers dans l'île, la Russie pourrait participer au sauvetage du pays. En aménageant par exemple les termes d'un prêt de 2,5 milliards d'euros. "Mon sentiment est que le gouvernement russe est prêt à faire une contribution en rallongeant la maturité du prêt et en réduisant les intérêts", a estimé le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn.

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P.C.et agences