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La faible participation aux élections menace Silvio Berlusconi

Silvio Berlusconi dans un bureau de vote à Milan. Les scandales de corruption et les bévues administratives du parti du président du Conseil ont porté un coup à la participation dimanche aux élections régionales italiennes, ce qui pourrait favoriser l'opp

Silvio Berlusconi dans un bureau de vote à Milan. Les scandales de corruption et les bévues administratives du parti du président du Conseil ont porté un coup à la participation dimanche aux élections régionales italiennes, ce qui pourrait favoriser l'opp - -

par Stephen Brown ROME - Les scandales de corruption et les bévues administratives du parti du président du Conseil Silvio Berlusconi ont porté un...

par Stephen Brown

ROME (Reuters) - Les scandales de corruption et les bévues administratives du parti du président du Conseil Silvio Berlusconi ont porté un coup à la participation dimanche aux élections régionales italiennes, ce qui pourrait favoriser l'opposition de gauche.

Les récents scandales et la menace du chômage ont découragé les électeurs de venir déposer leur bulletin de vote dans les urnes, a indiqué Nando Pagnoncelli de l'institut de sondage Ipsos.

Plus de 41 millions d'électeurs sont appelés dimanche et lundi à élire les gouverneurs de 13 des 20 régions d'Italie, ainsi que les dirigeants de quatre provinces et d'environ 500 villes. Le scrutin prend fin lundi à 15h00.

S'il a refusé de se dire menacé par la Ligue du Nord, son allié de coalition que les observateurs disent en passe de réaliser une percée dans le nord du pays voire de devancer son Parti du peuple de la liberté (PDL), Berlusconi a appelé ses partisans à se mobiliser pour ne pas connaître la même sanction de l'abstention que lors des régionales françaises.

Dimanche, à midi, le taux de participation était en baisse de 3 points comparé à celui enregistré à la même heure aux dernières élections régionales il y a cinq ans, lorsque 71,5% des électeurs s'étaient déplacés.

"A la lecture de ces premières données, on s'attend à un taux de participation qui sera de 10 points inférieur à celui d'il y a cinq ans, à 62% ou au maximum 65%", a déclaré Nicola Piepoli, cité par l'agence de presse Ansa, ajoutant que l'abstention favorise la gauche.

Dès vendredi, dernier jour de campagne, le président du Conseil a prévenu que le résultat du scrutin, quel qu'il soit, ne provoquerait pas de bouleversement majeur dans son gouvernement.

Berlusconi, qui votait à Milan, est revenu sur l'atmosphère tendue de ces dernières semaines marquées entre autres par l'agression du président du Conseil par un déséquilibré et l'explosion d'une lettre piégée adressée à la Ligue du Nord samedi.

"Je souhaite que la haine ne l'emporte pas sur l'amour", a déclaré le magnat des médias et propriétaire du club de football Milan AC.

TEMPS AGITÉS

Selon les sondeurs, l'augmentation du taux de chômage constitue la première préoccupation pour 79% des Italiens.

Les sondages donnent la droite gagnante en Lombardie et Vénétie, qu'elle dirige, et la voient prendre la Calabre et disposer d'une chance de victoire en Campanie.

Le centre-gauche, plongé en plein désarroi depuis qu'il a été évincé du pouvoir par Berlusconi en 2008, devrait conserver la présidence d'au moins cinq régions, dont quatre dans son fief du centre du pays - Emilie Romagne, Toscane, Ombrie, Marche - et la Basilicate dans le Sud.

Dans quatre autres régions, dont le Piémont et le Latium, les deux camps sont au coude-au-coude.

La campagne a été marquée par un sérieux revers pour le PLD, incapable d'enregistrer sa liste de candidats dans les délais à Rome, où cela pourrait priver de victoire Renata Polverini, sa candidate au poste de gouverneur du Latium.

Berlusconi a fait appel mais a été débouté et a critiqué les juges "communistes", qu'il accuse régulièrement de le persécuter en instruisant des affaires de corruption le visant depuis son entrée en politique au début des années 1990.

Après une année 2009 agitée marquée par son divorce, des scandales de prostitution et des batailles pour s'assurer une immunité, Berlusconi fait aujourd'hui l'objet d'une enquête pour tentative de pression présumé sur le conseil de l'audiovisuel afin d'empêcher la télévision publique de diffuser des débats critiques envers son gouvernement.

Un de ses proches collaborateurs est par ailleurs accusé de corruption.

Selon certains analystes, ce contexte pourrait modifier le rapport des forces existant au sein de la coalition au pouvoir. La Ligue du Nord s'attend à remporter des voix dans le Nord riche et industriel aux dépens du parti de Silvio Berlusconi.

La Ligue du Nord pourrait s'emparer de la Vénétie, se trouve au coude-à-coude avec le centre gauche dans le Piémont et devrait bien figurer en Lombardie.

Son poids pourrait fragiliser le président de la chambre des députés, Gianfranco Fini, souvent présenté comme un possible successeur de Berlusconi.

Grégory Blachier et Marine Pennetier pour le service français, édité par Pascal Liétout