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Le FMI et la Banque mondiale s'alarment du ralentissement de la croissance mondiale

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- - Olivier Douliery / AFP

Les réunions d'automne du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale se sont achevées samedi sur un appel commun à faire plus et mieux pour soutenir la croissance mondiale.

La croissance mondiale ne cesse de ralentir. En cause notamment, la persistance des conflits commerciaux et l'incertitude entourant le Brexit. Et de nouvelles problématiques ont émergé cette semaine: les ministres des finances du G20 demandent directement au FMI de se saisir du dossier Libra, la monnaie numérique très controversée du réseau social Facebook.

« L'environnement international continue de poser des risques considérables, avec une nouvelle escalade des tensions commerciales et des risques géopolitiques croissants », a résumé samedi le patron de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.

Cette semaine a été marquée par l'imposition de nouveaux droits de douane américains sur de nombreux produits européens dont les avions d'Airbus, le vin français, le fromage italien ou l'huile d'olive espagnole. « Une coopération multilatérale est nécessaire pour réduire les frictions commerciales et atténuer les risques de perturbation majeure de l'activité économique mondiale et de la stabilité financière », a poursuivi Mario Draghi.

A 3% de croissance mondiale cette année, « il n'y a pas de place pour les erreurs politiques », avait mis en garde mardi l'économiste en chef du FMI Gita Gopinath en dévoilant les dernières prévisions du Fonds.

Ralentissement du volume des biens et services échangés

Alors que la reprise avait été portée par le commerce international après la crise de 2008, le volume des biens et services échangés ne va augmenter que de 1,1% cette année soit 1,4 point de pourcentage de moins que ce que prévoyait encore le FMI à l'été. Il s'agit de la plus faible progression depuis 2012 et une chute par rapport aux 3,6% de 2018.

Alors que le monde entier déplore les offensives commerciales de Washington contre la Chine et maintenant l'Europe, le secrétaire américain au commerce, Steven Mnuchin, a lui défendu la politique américaine: « Nous préparons les fondations d'une future croissance à travers des accords commerciaux plus équitables ».

Outre le commerce, de nombreux Etats membres du FMI se sont inquiétés des répercussions que pourrait avoir la cryptomonnaie de Facebook sur leur souveraineté en matière de politique monétaire. Alors que la Libra est attendue pour 2020, le G7 a convenu que la condition sine qua non pour lancer les cryptomonnaies stables était l'instauration d'un cadre juridique.

De leur côté, les ministres des Finances du G20 préconisent d'évaluer les risques que posent les monnaies numériques stables, c'est-à-dire adossées à un panier de devises telles que l'euro ou le dollar, et d'y remédier avant que celles-ci ne soient lancées.

Vendredi, la France, l'Italie et l'Allemagne avaient, de leur côté, souligné que la future monnaie de Facebook n'était pas la bienvenue en Europe. Ces pays préparent ensemble une série de mesures pour l'interdire.

Sandrine Serais avec AFP