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Fitch dégrade la note de l'Italie

Fitch a dégradé la note de l'Italie à BBB+ avec une perspective négative.

Fitch a dégradé la note de l'Italie à BBB+ avec une perspective négative. - -

L’agence de notation américaine a dégradé, ce vendredi 8 mars, la note de crédit de l’Italie à BBB+. Elle a assorti une perspective négative à cette dégradation.

Les agences de notation commencent à sévir, après des élections législatives italiennes qui ont plongé Rome dans l'impasse politique.

L’agence américaine Fitch a, en effet, décidé, ce vendredi 8 mars de dégrader la note de crédit de l’Italie, à BBB+, qui était auparavant notée A- par Fitch. Elle assortit à cette dégradation une perspective négative, ce qui signifie qu’elle pourrait encore dégrader l’Italie dans les mois à venir.

Au premier rang des raisons qui ont poussé Fitch a procéder à cette dégradation figure ainsi le résultat de ces élections. Le 25 février, le scrutin national transalpin n’a pas permis à la formation en tête des votes, le centre-gauche de Pierluigi Bersani, d’obtenir la majorité dans les deux chambres du Parlement italien.

Une récession pire que prévue

"Ces résultats rendent peu probables la création d’un gouvernement stable dans les prochaines semaines", écrit Fitch avant de poursuivre "un gouvernement faible pourrait être plus lent et moins apte à répondre à des chocs économiques domestiques et externes".

Pour l’agence, cette situation risque également de peser sur la poursuite des réformes dans le pays, déjà gagné par la récession, en 2012, avec un recul du PIB de 2,4%.

Ce mauvais chiffre ainsi que "une chute inattendue de l’emploi et des indicateurs économiques faibles, augmente le risque d’une récession plus profonde qu’anticipée", souligne, par ailleurs, Fitch.

Un taux d'endettement à 130% du PIB en 2013

L’agence prévoit ainsi que l’endettement du pays va s’élever à 130% du PIB, contre 125% à la mi-2012.

Parmi les facteurs qui pourraient amener Fitch à dégrader une nouvelle fois la note italienne, l’agence cite une aggravation de la récession italienne au cours de l’année, encore plus forte que celle prévue (Fitch table sur -1,8%). Autres facteurs susceptibles de la conduire à cette décision : une possible intensification de la crise en zone euro, une détérioration des conditions de financement de l’Etat, ou encore des risques accrus sur le secteur bancaire.

En revanche, si l’Italie poursuit ses efforts en matière de réformes structurelles pour améliorer sa compétitivité et réussit à retrouver la voie de la reprise économique, Fitch lèvera la perspective négative assortie à la note BBB+.

Fitch est ainsi la première agence de notation à dégrader l'Italie après le résultat des élections. Moody's et Standard and Poor's maintiennent piur le moment la note du pays transalpin sous perspective négative.

S&P avait jugé que cet évènement n'avait pas "d'implications immédiates pour la note" de l'Italie,tandis que Moody's estimait qu'il constituait "un élément négatif''.

Julien Marion