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Le FMI approuve le programme d'aide à la Grèce

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le prêt de 30 milliards d'euros sur trois ans à la Grèce. /Photo prise le 23 avril 2010/REUTERS/Yiorgos Karahalis

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le prêt de 30 milliards d'euros sur trois ans à la Grèce. /Photo prise le 23 avril 2010/REUTERS/Yiorgos Karahalis - -

WASHINGTON - Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé dimanche qu'il approuvait le prêt de 30 milliards d'euros sur trois ans à la Grèce....

par Lesley Wroughton

WASHINGTON (Reuters) - Le Fonds monétaire international a donné son accord dimanche à un prêt d'urgence de 30 milliards d'euros à la Grèce, dont 5,5 milliards disponibles immédiatement, pour tenter de résoudre une crise qui menace le fonctionnement même de la zone euro.

Ce plan sur trois ans s'inscrit dans le cadre du programme de 110 milliards d'euros élaboré il y a une semaine en coordination avec les autorités européennes, dans le but d'éviter un défaut d'Athènes sur sa dette publique.

"L'action résolue du FMI aujourd'hui pour soutenir la Grèce contribuera au large effort international en cours pour aider à ramener la stabilité dans la zone euro et assurer la reprise de l'économie mondiale", a déclaré dans un communiqué le directeur général du Fonds, Dominique Strauss-Kahn.

En échange de l'aide du FMI, qui doit être complétée par 80 milliards d'euros de prêts de ses partenaires de la zone euro, la Grèce a dû se résoudre à un plan d'austérité sans précédent prévoyant à la fois une baisse des dépenses publiques et un alourdissement de la fiscalité. Ces décisions alimentent les tensions sociales dans le pays et plusieurs personnes ont été tuées lors des manifestations des derniers jours.

La dette publique de la Grèce représente 115% de son produit intérieur brut (PIB) et Athènes risquait de ne pas pouvoir honorer sa prochaine échéance, le 19 mai.

"Si, à court terme, l'activité va nécessairement se contracter au cours de l'ajustement de l'économie, des réformes structurelles devraient contribuer à restaurer la compétitivité externe et, conjuguées à l'amélioration de la confiance sur les marchés, placer l'économie sur la voie de la reprise", a déclaré John Lipsky, le directeur général adjoint du FMI.

Les ministres des Finances de l'Union européenne étaient réunis dimanche à Bruxelles dans le but de conclure, avant la réouverture des marchés financiers en Asie, un accord sur la création d'un mécanisme permanent de gestion des crises.

La mise en place de ce mécanisme doit permettre d'apaiser les craintes d'une propagation de la crise grecque à d'autres pays très endettés de la zone euro, comme le Portugal ou l'Espagne.

Ce mécanisme "anti-crises" pourrait aboutir dans un premier temps à la constitution d'un fonds d'environ 60 milliards d'euros qui serait utilisé comme collatéral pour émettre des prêts "intergouvernementaux" pour des montants largement supérieurs.

John Lipsky a précisé que le FMI n'avait entamé de discussion ni avec le Portugal, ni avec l'Espagne, sur une aide éventuelle.

"Il n'y a aucune négociation de programme en cours en ce moment, que ce soit avec le Portugal ou l'Espagne", a-t-il dit lors d'une téléconférence avec des journalistes.

Avec la contribution de Lucia Mutikani et Glenn Somerville à Washington, Marc Angrand pour le service français, édité par Nicole Dupont