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Les Français de plus en plus défiants envers l'Europe

Les Français n'ont jamais été aussi peu à considérer la construction européenne comme génératrice d'espoir.

Les Français n'ont jamais été aussi peu à considérer la construction européenne comme génératrice d'espoir. - -

Alors que Bruxelles présente ses prévisions de croissance et va réclamer de nouvelles mesures de rigueur à Paris, l'image des institutions européennes auprès des Français reste mauvaise, selon une enquête BVA.

La Commission européenne doit révéler aujourd'hui ses prévisions de croissance et de déficit dans ses Etats membres. En pointant du doigt la France pour ses mauvais résultats économiques et, surtout, en réclamant de nouvelles mesures de rigueur, Bruxelles risque de voir son image auprès des Français en pâtir. Une image déjà bien écornée.

L'institut BVA a mené en février une enquête concernant le regard de la population française sur la construction européenne et sur les institutions communautaires. Son président, Gaël Sliman, commentait les résultats, ce 22 février sur BFM Business. Et selon lui, "ils font froid dans le dos".

Ce baromètre BVA consiste en une question formulée de la même façon depuis dix ans, et présenté tous les deux ou trois ans aux Français. Ceux-ci doivent dire si la construction européenne est pour eux une source d’espoir ou de crainte. Or, selon Gaël Sliman, jamais, en dix ans, on avait atteint un tel niveau de Français considérant la construction européenne comme génératrice de peur.

Moins de 40% des Français ont de l'espoir quant à la construction européenne

En octobre 2003, 61% d’entre eux considéraient la construction européenne comme une source d’espoir. Près de dix ans plus tard, ils ne sont plus que 38%. Depuis un an, en octobre 2011, ce taux a chuté de douze points !

Selon le directeur de l’institut, c’est moins la peur des gens qui s’est renforcée que l’espoir qui a disparu. "Ils sont désenchantés", affirme-t-il. Ils considèrent que les réponses apportées sur des sujets tels que l’immigration, le chômage, l’économie, la croissance, ne peuvent être que des réponses collectives.

Or les Français ne semblent pas vraiment prêt à abandonner ne serait-ce qu’un peu de souveraineté nationale. Pour une raison simple : les trois quarts d'entre eux considèrent l’action européenne comme inefficace.

N.G. et BFM Business