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Les Français plus riches que les Allemands? Une étude qui crée la polémique

Selon la Bundesbank, le prochain rapport de la Banque central européenne tranchera définitivement pour dire si les Français sont plus riches que les Allemands

Selon la Bundesbank, le prochain rapport de la Banque central européenne tranchera définitivement pour dire si les Français sont plus riches que les Allemands - -

Une étude de la banque centrale allemande, la Bundesbank, affirmait que les Allemands possédaient un patrimoine largement inférieur aux Français et aux Espagnols. Mais la méthodologie retenue par la Bundesbank est âprement critiquée par les médias d'outre-Rhin.

La Bundesbank a réussi à se mettre à dos une grande partie de la presse allemande. Le 23 mars dernier, la Banque centrale allemande publiait une étude sur le patrimoine des ménages d'outre-Rhin.

Principales conclusions: le patrimoine moyen des ménages allemands (195.200 euros) est largement inférieur à celui des Français (229.300 euros) ou même des Espagnols (285.000 euros). En terme de patrimoine médian, l'écart est encore plus significatif: les ménages allemands sont deux fois moins riches que les ménages Français et trois fois moins que les Espagnols.

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"Il y a de quoi se frotter les yeux"

Seulement cette étude a été vivement critiquée par les médias. L'influent site internet Spiegel Online estimait, ce vendredi 29 mars, que la très réputée Banque centrale allemande méritait à peine une note "passable" pour ce travail récemment publié, en énumérant une série de problèmes méthodologiques: périmètre du patrimoine incomplet, dates de référence différentes...

Même le quotidien populaire Bild, qui fait d'ordinaire ses choux gras de ce type de comparaisons, s'est demandé si "le calcul (était) vraiment juste?".

"Il y a de quoi se frotter les yeux", avait commenté, de côté l'hebdomadaire conservateur Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS), qui jugeait que les chiffres présentés "(méritaient) leur lot d'explications".

Des revenus non pris en compte

Par exemple, l'étude explique que l'immobilier constitue le principal actif du patrimoine des ménages. Mais dans le cas des Espagnols, elle retient une valeur qui remonte à 2008. Or, depuis cette date, la valeur de la pierre a énormément baissé en Espagne.

De plus, l'étude ne prenait pas en compte les droits à la retraite ni les prestations sociales, qui représentent quasiment la seule richesse des ménages modestes.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de la Bundesbank n'a pas souhaité faire de commentaire soulignant simplement que l'étude se focalisait d'abord sur l'Allemagne. "Pour les comparaisons internationales il faudra attendre les chiffres de la Banque centrale européenne (BCE)" à paraître prochainement, a-t-il précisé.

J.M. avec AFP