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France/Allemagne : qui sera le premier en récession ?

Berlin s'inquiète de la situation de la France

Berlin s'inquiète de la situation de la France - -

Le gouvernement outre-Rhin s’inquiète du projet de budget 2013 tricolore. Le quotidien allemand Bild s’interroge même : "La France, nouvelle Grèce ?". Mais de son côté, l’Allemagne pourrait également subir un ralentissement de son économie.

Qui sera le premier en récession ? Pour certains en Allemagne, la France pourrait être "la nouvelle Grèce". Mais il faut se rappeler que fin octobre, l’Allemagne avait surpris en annonçant qu’elle pourrait être en récession au second semestre. Les deux grandes nations de la zone euro se défient.

Ce qui inquiète l’Allemagne : le budget français pour 2013. Le gouvernement outre-Rhin s’alarme, en effet, de voir que la France, au lieu de limiter ses dépenses publiques, a décidé d’augmenter la pression fiscale.

"Le problème le plus sérieux de la zone euro en ce moment n’est plus la Grèce, l’Espagne ou l’Italie, mais la France, car elle n’a rien entrepris pour vraiment rétablir sa compétitivité et elle est même en train d’aller dans la direction opposée. La France a besoin de réformes du marché du travail, c’est le pays qui travaille le moins de la zone euro", constatait récemment Lars Feld, l’un des cinq "sages" qui conseille le gouvernement allemand en matière économique.

Cela serait une telle menace pour la zone euro, que le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, aurait demandé aux sages d’étudier des solutions qui pourraient permettre à la France de retrouver sa compétitivité. "Le ministre des Finances allemand nous a demandé de préparer des propositions sur l’avenir de l’Union monétaire, mais il n’a pas été question d’une expertise particulière sur la France", affirme, aux Echos, Wolfgang Franz, président du comité des cinq économistes.

Ralentissement de l'économie allemande prévu

Pourtant, il ne serait pas impossible que l’Allemagne ait décidé de mettre la lumière sur la France pour éviter d’attirer l’attention sur elle-même. Le gouvernement d’Angela Merkel a, en effet, été rappelé à l’ordre par les Sages pour avoir relâché ses efforts budgétaires.

Ainsi, vendredi 9 novembre, l’Allemagne a voté son budget 2013 et prévoir 17,1 milliards d’euros d'endettement supplémentaire. Peer Steinbrück, candidat du SPD à la Chancelerie à l'occasion des élections de 2013, a affirmé que le gouvernement devrait profiter des faibles taux de l’Allemagne pour atteindre au plus vite un nouvel endettement public nul, objectif normalement prévu pour 2016 seulement.

Par ailleurs, le ministère de l'Economie allemand a annoncé, vendredi, qu'il prévoyait un ralentissement de la croissance de la première économie d'Europe au quatrième trimestre 2012 et au cours des trois premiers mois de 2013, les entreprises freinant leurs investissements dans un contexte de crise européenne.

Diane Lacaze