BFM Business
Economie et Social

France et Allemagne veulent une taxe bancaire internationale

Chistine Lagarde et son homologue allemand des Finances Wolfgang Schäuble ont déclaré que la France et l'Allemagne voulaient qu'une taxe sur les banques visant à prévenir le risque systémique soit adoptée au niveau international, afin de ne pas pénaliser

Chistine Lagarde et son homologue allemand des Finances Wolfgang Schäuble ont déclaré que la France et l'Allemagne voulaient qu'une taxe sur les banques visant à prévenir le risque systémique soit adoptée au niveau international, afin de ne pas pénaliser - -

BERLIN - La France et l'Allemagne veulent qu'une taxe sur les banques visant à prévenir le risque systémique soit adoptée au niveau international,...

par Jean-Baptiste Vey

BERLIN (Reuters) - La France et l'Allemagne veulent qu'une taxe sur les banques visant à prévenir le risque systémique soit adoptée au niveau international, déclarent Christine Lagarde et Wolfgang Schäuble.

La ministre française de l'Economie et son homologue allemand des Finances ont précisé que la taxe pourrait dans le détail différer d'un pays à l'autre, et éventuellement concerner d'autres acteurs financiers que les banques.

Cette taxe, évoquée dès le G20 de Pittsburg en septembre dernier, devra varier selon le profil de risque de chaque banque, ont-ils expliqué après un conseil des ministres allemands, auquel a participé pour la première fois un ministre étranger, Christine Lagarde.

A l'issue de ce conseil, le gouvernement allemand a confirmé son intention de créer une telle taxe dans les prochains mois.

Son produit atteindrait 1 à 1,2 milliard d'euros par an qui alimenterait un fonds destiné à répondre à d'éventuelles nouvelles crises bancaires, a dit Wolfgang Schäuble lors d'une conférence de presse conjointe avec Christine Lagarde, à Berlin.

Cette dernière a confirmé que Paris envisageait plutôt d'affecter le produit d'une telle taxe au budget de l'Etat.

Cette solution, plus complexe à mettre en oeuvre en Allemagne pour des raisons juridiques, permettrait, selon Paris, de dissuader avec plus d'efficacité les banques de prendre des risques inconsidérés.

TOBIN PAS ENCORE MORT

Les ministres ont précisé que le champ d'application de la taxe était en débat.

Le projet allemand ne porte en effet que sur les banques mais l'opportunité de l'appliquer à d'autres acteurs financiers est envisagée en France.

"On peut s'interroger par exemple sur la question de savoir si les 'hedge funds' devraient être ou non soumis à la taxation. C'est une question, je n'ai pas encore la réponse", a dit Christine Lagarde.

Avant de trancher, la France attend dans les prochaines semaines les conclusions d'un rapport sur le risque systémique confié au président du Conseil national de la comptabilité, Jean-François Lepetit.

Le Fonds monétaire international doit d'autre part présenter fin avril aux ministres des Finances du G20 des propositions sur les moyens de faire contribuer les banques au renflouement du système financier, mission dont il avait été chargé en novembre.

Entre Allemands et Français, "nous sommes fondamentalement d'accord sur la nature internationale que doit présenter ce mécanisme et sur le fait qu'il doit préserver un jeu à armes égales entre les banques qui interviennent sur les marchés financiers internationaux", a dit Christine Lagarde.

Une adoption au niveau international ne va pas de soi.

Le Canada affiche en effet sa volonté de faire barrage à tout accord global, l'Australie semble réticente et la position de grands pays asiatiques et latino-américains du G20 n'est pas encore claire.

Selon Christine Lagarde, la création d'une telle taxe ne met pas fin aux réflexions sur une taxe sur les transactions financières, souvent comparée au projet de "taxe Tobin".

"Je ne crois pas qu'ils soient mutuellement exclusifs", a-t-elle déclaré.

"Les besoins de financement dans le domaine du changement climatique, de l'aide au développement, nécessitent des financements probablement innovants, au rang desquels on doit inclure, pour y réfléchir, une taxation sur les transactions financières", a-t-elle ajouté.

Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse