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En France, la taxe sur les transactions financières fait baisser les échanges

En France, l'effet de la taxe sur les transactions financières se fait sentir six mois après sa mise en oeuvre

En France, l'effet de la taxe sur les transactions financières se fait sentir six mois après sa mise en oeuvre - -

La "taxe Tobin" européenne a été entérinée ce mardi. En France, où les échanges boursiers sont prélevés à 0,2% depuis le 1er août 2012, elle semble être à l’origine d’une baisse des volumes.

Nouvelle étape pour la taxe sur les transactions financières. L'Union Européenne a donné son feu vert pour son lancement dans onze Etats membres ce mardi 22 janvier. Il s’agit de la France, l'Allemagne, la Belgique, le Portugal, la Slovénie, l'Autriche, la Grèce, l'Italie, l'Espagne, la Slovaquie et l'Estonie. Pour l'instant, ses modalités restent floues. Les échanges d'actions et d'obligations pourraient être taxés à 0,1%. Elle pourrait entrer en vigueur en janvier 2014.

En France, elle est en vigueur depuis le 1er août dernier, conformément au texte de loi de finances rectificative. Selon le ministre de l'Economie Pierre Moscovici, elle aurait rapporté 250 millions d'euros aux finances publiques. De leur côté, les gérants en action constatent déjà son impact.

10 à 15% de baisse mensuelle

Certes, "elle est passée comme une lettre à la poste", selon un gérant parisien. Le sentiment qui domine aujourd'hui est donc qu'une taxe de 0,2% par transaction n'est pas dissuasive. Bien loin de l'inquiétude affichée en aout dernier par le lobby de la bourse parisienne. Il faut dire que le contexte a changé. La tension s'est calmée sur les marchés, il y a moins de volatilité, les gérants conservent plus longtemps les titres, ils sont donc moins taxés.

Mais ce n'est pas pour autant indolore. Cette taxe a bel et bien été prélevée. Au total, sur 109 sociétés françaises qui pèsent plus d'1 milliard en bourse. NYSE Euronext souligne qu'elle a eu un effet sur les volumes. Entre 10 et 15% de baisse mensuelle supplémentaires par rapport aux autres valeurs non-taxées depuis le mois d'août, affirme l'opérateur boursier qui concentre moins de la moitié des transactions parisiennes.

Ces chiffres sont confirmés par Equiduct, une plateforme alternative : 18% de baisse entre juillet et novembre sur les valeurs taxés alors que les autres ont bondi de 16%. Pierre Moscovici, le ministre de l'économie doit annoncer demain combien cette taxe a rapporté à la France.

Alexis Pluyette