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Economie et Social

François Hollande vante les réformes sociales allemandes

François Hollande était présent au congrès célébrant les 150 ans du parti social-démocrate allemand.

François Hollande était présent au congrès célébrant les 150 ans du parti social-démocrate allemand. - -

Le président a fait l’éloge des réformes menées par l’ancien chancelier Gerhard Schröder, lors des célébrations des 150 ans du parti social-démocrate allemand. L’occasion aussi pour François Hollande de redorer l’image de son quinquennat, plutôt écornée outre-Rhin.

"Le progrès, c’est aussi de faire dans les moments difficiles des choix courageux". François Hollande assistait, ce jeudi 23 mai, à la fête organisée pour les 150 ans du parti social-démocrate allemand, le SPD. L’occasion pour le président français de louer les réformes de l’Agenda 2010, lancé il y a dix ans par l’ancien chancelier Gerhard Schröder. 

Redorer l'image de la France outre-Rhin

Le congrès de Leipzig réunit Peer Steinbrück, le candidat officiel du SPD, mais aussi la chancelière Angela Merkel, candidate du parti chrétien-démocrate CDU/CSU. François Hollande en a profité pour discuter de l’avenir de l’amitié franco-allemande, les élections allemandes étant prévues pour septembre.

Le président français a également tenté de redorer l’image économique de la France, plutôt écornée outre-Rhin. Les libéraux et les conservateurs allemands reprochent notamment à François Hollande un train de réformes trop lent.

"Tout n'est pas transposable"

"Nos pays sont différents. Nos cultures politiques syndicales sont singulières. Mais je garde de la social-démocratie le sens du dialogue, la recherche du compromis et la synthèse permanente entre la performance économique et la justice sociale", a déclaré le président français avant de rappeler toutefois que "tout n'est pas transposable" entre les deux voisins.

De fait, le bilan des réformes menées par Gerhard Schröder entre 2003 et 2005 en Allemagne est plutôt mitigé. Le projet, ambitieux et douloureux, a coûté sa réélection au chancelier Schröder. Mais le pays a mieux résisté à la crise que ses voisins européens.

20% de travailleurs pauvres supplémentaire

Les indemnités chômage ont été réduites, tant dans le montant que dans la durée, et le revenu minimum est d’à peine 382 euros par mois. Les chômeurs allemands doivent accepter tout travail proposé par l’Agence pour l’emploi, dont certains ne sont rémunérés qu’un euro par heure. En conséquence, le taux de chômage a diminué de plus de trois points, mais la proportion de travailleurs pauvres a augmenté de 20% entre 2006 et 2010.

Le nombre de travailleurs intérimaire a triplé entre 2003 et 2012, et 1,4 million de travailleurs perçoivent un revenu complémentaire, à cause de leur faible salaire. L’âge moyen de départ à la retraite a, lui, été reculé de presque un an, entre 2003 et 2010.

Audrey Dufour