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François Hollande en VRP au Japon

François Hollande se rend au Japon à partir du 5 juin.

François Hollande se rend au Japon à partir du 5 juin. - -

Le président français entame ce jeudi une visite officielle au Japon. Accompagné d'une quarantaine de chefs d'entreprises, il compte en profiter pour développer les échanges avec la troisième puissance mondiale.

C'est un honneur qui lui est fait. Non content d'être le premier président français à se rendre au Japon depuis Jacques Chirac, il y a 17 ans, François Hollande est également le seul dirigeant, avec Barack Obama, à y être invité en 2013. Le chef de l'Etat arrivera jeudi 6 juin sur l'Archipel, pour une visite à caractère économique avant tout.

Leurs relations commerciales sont déjà chaleureuses: la France est le 3ème investisseur au Japon, et ce dernier est le premier investisseur asiatique en France. L'objectif, pour l'exécutif français et les quarante patrons qui l'accompagnent, est d'établir "un partenariat d'exception" entre les deux pays. Notamment dans le domaine énergétique.

>> L'enjeu énergétique

Parmi les chefs d'entreprises qui seront du voyage, nombre de PDG d'énergéticiens comme Total, GDF-Suez, ou Areva. Des groupes désireux de se placer sur un marché vorace en énergie.

Le Japon ne possédant pas de ressources sur son sol reste très dépendant des importations. Moins depuis que la production nucléaire, stoppée depuis mars 2011 et la catastrophe de Fukushima, a repris, en décembre. Mais ses achats de gaz et de pétrole continuent de plomber une balance commerciale déjà déséquilibrée par le Yen faible.

En outre, la volonté exprimée par le gouvernement pro-nucléaire de sécuriser les installations donne à Areva l'occasion de se placer. Le leader français du secteur, déjà bien installé sur place, se spécialise justement dans le renforcement de la sûreté nucléaire. Un premier pas vers un accord dans ce domaine a été franchi mardi par la signature d'un accord entre Areva et Hitachi GE.

>> Un partenaire commercial de choix

Plus globalement, l'Archipel nippon serait un allié commercial de choix pour la France. Après des années de "up and downs", entre croissance et récession, le PIB japonais a rebondi de 0,9% au premier trimestre 2013, par rapport à la même période en 2012. Mieux, ses prévisions de croissance pour 2013 viennent d'être relevées de 0,7% à 1,6% par l'OCDE.

Une santé économique de fer, résultat des "Abenomics", le surnom donné à la politique du Premier ministre conservateur, Shinzo Abe, arrivé au pouvoir en décembre. Sa technique pour relancer la troisième puissance mondiale: des investissements par dizaine de milliards d'euros, des injections massives de liquidités dans l'économie, et l'exploitation du potentiel de croissance du privé via une réforme fiscale, des accords de libre-échange, etc.

Reste à espérer que les intentions de la puissance asiatique à l'égard de François Hollande se traduiront plus concrètement que celles de son voisin chinois. Le président français y avait achevé une tournée commerciale fin-avril, bredouille.

Nina Godart (Texte) et Vincent Touraine (Vidéo)