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Fukushima: le rapport final charge le gouvernement japonais et Tepco

La commission a rendu son rapport final à l'issue d'entretiens avec  772 personnes impliquées dans l'accident.

La commission a rendu son rapport final à l'issue d'entretiens avec 772 personnes impliquées dans l'accident. - -

Le rapport officiel de la commission d’enquête sur la catastrophe de Fukushima a été publié, ce lundi 23 juillet. Il critique sévèrement le gouvernement japonais et la compagnie d’électricité Tepco.

Plus d’un an après la catastrophe de Fukushima, les 450 pages du rapport final de la commission d’enquête ont été publiées, ce lundi 23 juillet. Les conclusions sont sans appel: le gouvernement japonais et la compagnie d'électricité Tepco ont ignoré le danger lié au nucléaire et n’ont pas pris les mesures pour éviter l’accident à la centrale Fukushima en mars 2011.

Le rapport est accablant. "Le problème principal provient du fait que les compagnies d'électricité, dont Tepco, et le gouvernement n'ont pas perçu la réalité du danger, car ils croyaient au mythe de la sécurité nucléaire au nom duquel un accident grave ne peut se produire dans notre pays", soulignent les membres de la commission d’enquête désignée par le gouvernement.

Au début du mois de juillet, un autre rapport officiel avait déjà pointé du doigt l’attitude des autorités, allant même jusqu’à affirmer que "Fukushima n'est pas une catastrophe naturelle, c'est une catastrophe profondément humaine".

Dans le rapport, publié ce lundi, les auteurs précisent non seulement que les autorités n'ont pas pris les mesures préventives suffisantes, mais aussi que leur gestion de la catastrophe a été mauvaise.

Des problèmes internes à la compagnie Tepco

La commission pointe aussi des problèmes internes à la compagnie d’électricité Tepco: une gestion de crise déficiente, une structure organisationnelle peu adaptée aux situations d'urgence et une formation insuffisante du personnel en cas d'accident grave. Le rapport accuse également Tepco d'avoir mis trop de temps pour "identifier les causes de l'accident", empêchant, par là même, le secteur du nucléaire japonais de tirer les conclusions adéquates de la catastrophe.

Enfin, le rapport fustige les interventions directes du Premier ministre, Naoto Kan, lors de la phase de gestion opérationnelle de l'accident. Elles ont "fait plus de mal que de bien, car cela a pu entretenir la confusion, empêcher de prendre des décisions importantes et entraîner des jugements erronés", indique-t-il.

Seize mois après la catastrophe, la quasi-totalité des 50 réacteurs du Japon sont actuellement à l'arrêt, soit à cause d'un séisme passé, soit en raison de nouvelles exigences de sécurité qui nécessitent des travaux de consolidation des centrales.

BFMbusiness.com (avec AFP et Reuters)