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G20: l'Australie appelle les banques centrales à éviter "les surprises"

Le groupe des Vingt se réunit ce week-end à Sydney, en Australie.

Le groupe des Vingt se réunit ce week-end à Sydney, en Australie. - -

Le pays hôte de la réunion du G20, qui se déroule ces 22 et 23 février à Sydney, s'inquiète des effets collatéraux de la sortie progressive par la Fed de sa politique monétaire accommodante sur les pays émergents.

L'instabilité des pays émergents inquiète le G20. Le pays hôte de la réunion qui se déroule ces 22 et 23 février à Sydney, en Australie, a appelé les banques centrales à éviter "les surprises" dans la conduite de leur politique monétaire, afin de prévenir autant que possible les turbulences pour les pays émergents.

Cette réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20 se déroule alors que les responsables de plusieurs économies émergentes s'inquiètent des effets collatéraux de la sortie progressive par la Réserve fédérale américaine (Fed) de sa politique monétaire accommodante (le "tapering").

En effet, la réduction des achats mensuels d'actifs par la Fed et les attentes d'une remontée des taux américains incitent les investisseurs à sortir leurs capitaux des pays émergents pour les rapatrier aux Etats-Unis, provoquant le tangage des devises de l'Afrique du Sud, l'Argentine, la Turquie, la Russie. La roupie indienne avait été fortement secouée à l'été 2013.

Les devises les plus attaquées sont en effet celles des pays dont la politique ou l'économie suscitent le plus de doutes.

"pas une situation de crise" pour Moscovici

"Nous devons avoir pour mot d'ordre 'pas de surprise' pour les politiques monétaires, et les banques centrales dans le monde doivent prévenir de manière raisonnable sur les décisions à venir susceptibles de causer de la volatilité sur les marchés", a déclaré le Trésorier australien Joe Hockey, dans un geste d'apaisement.

"La situation des économies émergentes mérite d'être suivie avec attention mais ce n'est pas une situation de crise", a estimé pour sa part le ministre français de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici.

La Fed agit selon l'intérêt de son pays, en accord avec son mandat, mais on peut pas taxer d'"égoïsme" l'attitude de Janet Yellen, la nouvelle présidente de la Fed, a-t-il jugé lors d'un point de presse. "J'ai le sentiment que le climat ici sera très constructif".

"Tous les ministres et banquiers centraux auxquels j'ai parlé comprennent qu'avec une coopération accrue, des objectifs réalistes et surtout un processus tangible pour les atteindre, nous pouvons obtenir de véritables résultats ce week-end, malgré certaines difficultés présentées par la volatilité sur les marchés internationaux", a dit Joe Hockey.

Retenus dans leur pays par des obligations intérieures, les ministres des Finances de trois grands pays émergents sont absents de cette réunion : le Brésil, le Mexique et l'Argentine.

C.C. avec AFP